L’achat d’un bien immobilier vous engage sur la durée. C’est un projet qui mérite d’être mûrement réfléchi. Si vous avez eu un coup de cœur pour une maison ou un appartement lors d’une première visite, il est en effet recommandé d’effectuer sur les lieux une ou plusieurs contre-visites. Un examen plus minutieux vous permettra d’identifier d’éventuels points faibles, qui auront un impact sur le prix que vous proposerez et sur votre décision finale.
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Quels sont les pièges à éviter lors de l’achat d’un bien immobilier ?
Christine Quinet, rédactrice achat immobilier
9 min
MAJ décembre 2019
Un achat immobilier engage pour longtemps. Avant de céder à un coup de coeur, mieux vaut prendre le temps de se poser les bonnes questions. Vous vous donnerez ainsi toutes les chances d’éviter les pièges et les mauvaises surprises.
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Évaluez les points faibles du logement
Maison ancienne ou appartement récent : consultez d'abord votre banquier.
Avant de vous lancer dans la recherche d’une maison ou d’un appartement à acquérir, consultez tout d’abord votre banquier. Il pourra apprécier votre capacité de remboursement et le montant du prêt susceptible de vous être accordé. Vous pourrez ainsi concentrer votre recherche sur les biens situés dans votre fourchette de prix. Si vous êtes séduit par l’un d’entre eux, visitez-le plusieurs fois et à des heures différentes. Vous jugerez mieux de ses atouts et de ses faiblesses : son exposition, l’activité du quartier et du voisinage, les possibles nuisances sonores et olfactives. L’environnement est une donnée essentielle pour apprécier la valeur d’un logement et, le cas échéant, votre capacité à le revendre. Au bord d’une route passante, dans un quartier très animé ou une zone à risque environnemental, un bien de belle qualité sera forcément déprécié. Préparez votre recherche et renseignez-vous sur les prix du marché dans le secteur qui vous intéresse. Demandez le montant de la taxe foncière. Au moment de faire une offre, vous aurez ainsi toutes les cartes en main pour payer le juste prix.
Il peut être utile de consulter la mairie pour avoir connaissance des éventuels projets d’urbanisme et des travaux de voierie devant affecter votre zone géographique.
Acheter dans l’ancien : les pièges à éviter
Moins cher à l’achat, acheter dans l’ancien permet de concrétiser plus rapidement un achat immobilier. Notez cependant que les frais de notaire s’élèvent dans le neuf à 2 à 3 % tandis que dans l’ancien, ils représentent entre 7 et 8 %. Acquérir un logement dans l’ancien présente des avantages mais aussi des inconvénients . Acheter dans l’ancien comporte aussi quelques pièges pour lesquels il est nécessaire d’être vigilant, notamment si le bâtiment n’a pas été entretenu régulièrement. Une toiture à refaire alors que ce n’était pas prévu, des infiltrations qui n’avaient pas été repérées ou encore un ravalement voté par l’assemblée des copropriétaires alors que le nouvel acquéreur ne s’y attendait pas peuvent être lourds de conséquences.
Attention à l’achat « coup de cœur »
Le cachet de l’ancien et les prix avantageux des biens immobiliers à rénover séduisent chaque année de nombreux investisseurs. De nombreux pièges peuvent se cacher derrière le charme d’une jolie façade. Il faut se méfier du coup de cœur. Vous venez de visiter une maison et vous êtes tombé sous son charme ? Non seulement vous ne parviendrez pas à déceler les défauts de la maison, mais en plus, vous risquez de l’acheter pour un prix plus élevé que sa valeur et à vous précipiter sans tenir compte des différents paramètres à étudier avant l’acquisition.
Préparer votre visite
En amont, rédigez une check-list des points à vérifier - ou téléchargez celle préparée par MAIF, en fonction de la nature du bien, appartement ou maison. Voici ceux que vous ne devez pas négliger : année de construction, mode de production du chauffage, état de l’installation électrique, isolation, fissures et humidité…Emporté par la découverte du lieu, n’oubliez pas de demander à visiter le grenier, le parking ou la cave. Pour le grenier, par exemple, vous pourrez inspecter l’état de la charpente et des combles qui pourraient devenir des pièces supplémentaires. Par ailleurs, vous pourrez prêter une attention particulière aux traces d’humidité dans la cave qui pourraient remonter jusque dans les pièces à vivre. Cette attention portée à des pièces moins importantes vous renseignera sur l’état du bien et vous évitera de coûteux travaux.
Bien évaluer le montant des travaux
Pour un achat dans l’ancien, un piège à éviter est celui de mal budgétiser le montant des travaux. Simple rafraîchissement, changement de la cuisine, rénovation complète de la salle de bain. Si les travaux nécessaires ont pour conséquence d’augmenter le prix d’achat au-dessus du prix du marché, il vaut mieux envisager de passer son chemin. A cette étape de votre recherche, se faire accompagner par un professionnel du bâtiment pour les chiffrer est important. Vous éviterez les mauvaises surprises et un dépassement de votre budget.
Acheter dans le neuf : les pièges à éviter
Achat en VEFA : se renseigner sur le promoteur
VEFA signifie Vente en l'Etat Futur d'Achèvement. C’est un contrat par lequel l'acheteur acquiert un bien immobilier à construire ou en cours de construction. Dans certaines villes où le marché est très tendu et les biens rares, l’achat d’une maison ou d’un appartement sur plan peut être une solution. Même si les lots sont vendus très rapidement, prenez le temps de vous renseigner sur le promoteur et son programme. Pour éviter tout désagrément comme l’abandon du chantier ou des malfaçons, privilégiez un promoteur reconnu ou appartenant à un groupe.
Prévoir les délais de livraison
Entre le moment où vous signez le contrat de réservation et celui où vous emménagez, deux années peuvent parfois s’écouler. Pour réussir votre acquisition dans les meilleures conditions, vérifiez que votre contrat de réservation comporte la description détaillée du logement, le nombre de lots dans la copropriété, les matériaux de construction et les délais.
Scruter les défauts de livraison
Lors de la livraison, il faut vérifier que son logement est conforme au plan. Il est conseillé de ne pas passer un défaut même minime sous silence. La situation pourrait s’aggraver dans le temps. Finitions, joints d’étanchéité, sols qui ne seraient pas plans, une porte qui ne ferme pas bien… Mentionnez toute critique sur le procès-verbal de livraison. Effectuer la visite avec un professionnel du secteur est idéal. Vous aurez alors la possibilité d’émettre les réserves que vous souhaitez ou de refuser le bien pour le mettre en conformité. Vous avez un délai de 30 jours suivant la visite pour signaler d’autres défauts dans le procès-verbal.
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Diagnostics et travaux avant la signature du compromis de vente
Sans être vous-même un expert de l’immobilier, essayez d'avoir une vision la plus objective possible de l'état du bien que vous convoitez. L’aspect général compte, et des traces d’humidité sur les murs ou les sols ou une toiture dégradée doivent bien évidemment vous alerter. Pour évaluer l’étendue des problèmes, n’hésitez pas à vous faire accompagner d’un professionnel lors d’une prochaine visite. Demandez au vendeur la nature et les factures des travaux réalisés, et chiffrez ceux à effectuer. Faites en sorte d’obtenir avant la signature du compromis ou de la promesse de vente les diagnostics obligatoires, afin d’avoir le temps de les étudier. Généralement, le vendeur ne les réalise que lorsqu’un acheteur s’est manifesté, certains diagnostics ayant une durée limitée. Ils portent sur la recherche d’amiante et de plomb dans les peintures. La détection de la présence d’insectes xylophages et l’état des risques naturels et technologiques sont obligatoires dans les zones à risques. Le diagnostic de performance énergétique établit le coût annuel en énergie du logement. C’est une donnée importante à intégrer dans votre budget de futur propriétaire.
Le diagnostic de performance numérique renseigne l’acheteur sur la couverture réseau dont bénéficie un bien immobilier. Il n’est pas obligatoire mais peut s’avérer très utile pour évaluer la qualité d’accès à internet, particulièrement en zone rurale. N’hésitez pas à le demander, il peut être très facilement réalisé en ligne par le propriétaire du bien.
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Acheter en copropriété : les points de vigilance
Lors d’un achat en copropriété, veillez à bien apprécier l’état physique de l’immeuble et la santé financière du syndicat des copropriétaires. Le vendeur est obligé de vous fournir un certain nombre de documents : le carnet d’entretien de l’immeuble, la fiche synthétique présentant les caractéristiques techniques, juridiques et financières de la copropriété, les procès-verbaux des trois dernières assemblées générales, le montant des charges courantes payées par le vendeur lors des deux dernières années, et, sauf dans les plus petites copropriétés, un état global des impayés de charges au sein du syndicat.
Ces documents doivent vous être remis au plus tard lors de la signature du compromis. Mais demandez à les consulter le plus tôt possible, ils sont riches en renseignements.
Les charges de copropriété peuvent représenter des sommes importantes si les parties communes comprennent un parc, un ascenseur, un escalier, un parking… Dans le neuf comme dans l’ancien, un fonds de travaux d’un plafond de 5% du budget prévisionnel prévu par les copropriétaires, prévoit une couverture de ces frais. Le fonds de travaux est alimenté par une cotisation annuelle obligatoire de chaque copropriétaire en fonction des tantièmes (valeur de chaque lot) prévus par le règlement de copropriété.
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Côté MAIF
Acheter un logement est un projet de vie. Pourtant il est souvent difficile de s’y retrouver, surtout lorsqu’on réalise cet achat immobilier pour la première fois.
MAIF met à votre disposition un guide pour vous accompagner dans les différentes étapes de votre projet immobilier.
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Accordé par l’État, le prêt à taux zéro favorise l’accès à la propriété d’un logement neuf ou ancien. Il permet de financer à des conditions avantageuses une partie du projet immobilier. Son montant varie notamment en fonction de la zone géographique.
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Lors de la signature du compromis de vente, il est d’usage que soit versé par l’acquéreur un acompte ou dépôt de garantie d’un montant variable. S’il engage plus fermement les deux parties, il n’est pas obligatoire.
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