Plus rémunératrice mais aussi plus risquée, l’assurance vie en unités de compte gagne du terrain face aux contrats en euros. Elle se distingue par la manière dont est employée l’épargne sur les marchés, mais aussi par la grande diversité de stratégies de placement qu’elle autorise.
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Assurance vie : quels sont les avantages et inconvénients ?

15 min
Créé en septembre 2025, mis à jour le 14 octobre 2025
Vous connaissez sûrement l’assurance vie. Mais savez-vous réellement quels sont les points positifs et les points négatifs de ce placement apprécié des épargnants.
Sommaire
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Qu'est-ce qu'une assurance vie et comment fonctionne-t-elle ?
Par le biais d’un contrat multi-supports
Vous pouvez investir dans différents supports d’investissement, ce type d’assurance vie étant constitué d’un fonds en euros et d’une ou de plusieurs unités de compte (UC). Grâce à la clause bénéficiaire intégrée dans le contrat d’assurance vie, vous pouvez choisir la ou les personnes qui percevront les capitaux à votre décès.
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Quels sont les avantages de l'assurance vie ?
Un contrat sans plafond maximum
Contrairement au Livret A et au plan d’épargne en actions (PEA) qui sont soumis à un plafond de versements (22.950 euros pour le premier, 150.000 euros pour le second), un contrat d’assurance vie n’est pas plafonné. Vous pouvez y placer autant d’argent que vous le souhaitez.
L’assurance vie s'avère donc idéale pour :
- Vous constituer un apport financier pour décrocher un crédit immobilier,
- Financer les études supérieures de vos enfants
- Et/ou vous générer un revenu de complément à la retraite.
Vous pouvez souscrire autant de contrats d’assurance vie que vous voulez
Sachant que vous n'êtes autorisé à détenir qu’un seul Livret A et qu’un seul PEA.
Cette multi-détention de l’assurance vie peut vous permettre de consacrer un contrat par projet (achat de la résidence principale, financement des études des enfants, préparation à la retraite, investissement locatif, financement de la potentielle dépendance...), ce qui peut faciliter la gestion de vos finances et de votre épargne.
La garantie en capital du fonds euros
L’un des gros atouts de l’assurance vie est que les contrats monosupport en euros et les contrats multispports intègrent un fonds euros. Ce support, qui correspond à l’actif général de l’assureur, offre une garantie sur le capital. Quoi qu’il arrive, vous êtes assuré de récupérer le cumul de vos versements (réduit des frais de gestion et des éventuels rachats) à tout moment.
Les intérêts annuels du fonds euros
En outre, ils sont définitivement acquis, c’est ce que l’on appelle « l’effet cliquet ». Si vous n’effectuez pas de rachats, vous bénéficierez ainsi des « intérêts composés », c’est-à-dire que les intérêts vont générer eux-mêmes des intérêts. On parle aussi « d’effet boule de neige ».
Un large choix de supports d'investissement
Les unités de compte permettent d’accéder à toutes les classes d’actifs. Par le biais des UC, vous pouvez souscrire des parts :
- De fonds actions (un portefeuille d’actions d’entreprises cotées en Bourse),
- De fonds obligataires (composés d’obligations, soit des dettes à moyen et long terme émises par des entreprises ou des États),
- De fonds monétaires (dettes à court terme),
- De fonds immobiliers (SCPI, OPCI, SC),
- Ou encore de fonds de « private equity » (titres d’entreprises non cotées).
Ce large choix d’actifs vous permet de diversifier votre épargne et, de cette manière, répartir vos risques de perte, tout en augmentant le rendement potentiel de votre contrat d’assurance vie.
Si vous vous souciez de l’environnement et/ou du social
Toujours via les unités de compte, vous pouvez choisir des supports en fonction des thématiques qui vous plaisent, comme la défense, le spatial ou l’industrie. Si vous vous souciez de l’environnement et/ou du social, sachez que les contrats d’assurance vie multisupports doivent proposer au moins :
- Un fonds labellisé ISR (Investissement socialement responsable),
- Un fonds labellisé Greenfin (Finance verte)
- Et un fonds labellisé Finansol (Finance solidaire).
La souplesse des versements
Le versement sur un contrat d’assurance vie peut être unique (effectué une seule fois), ponctuel (réalisé de temps en temps) ou programmé (prélevé à intervalles réguliers sur le compte bancaire par virement automatique). Il n’y a aucune obligation d’alimenter son assurance vie (en dehors du versement effectué à l’ouverture du contrat).
Vous pouvez donc verser sur votre contrat d’assurance la somme de votre choix et quand vous le souhaitez. Il est, toutefois, conseillé de réaliser des versements réguliers afin de « lisser » votre effort d’épargne dans le temps et éviter d’investir sur les marchés d’un coup au mauvais moment.
Une épargne disponible à tout instant
Contrairement à une idée répandue, l’assurance vie n’est pas bloquée pendant huit ans. Cette croyance vient du fait que les contrats bénéficient d’une fiscalité allégée au-delà de huit ans de détention (voir plus loin).
L’assurance vie est un placement totalement « liquide »
Non seulement vous pouvez réaliser des versements à tout moment, mais vous pouvez effectuer des rachats également à tout instant et du montant de votre choix.
Si l’assureur est obligé de verser les capitaux dans les deux mois suivant la demande de rachat, les fonds sont, en réalité, généralement crédités dans les deux semaines. L’épargne non rachetée, elle, continue de fructifier.
Une fiscalité en cas de retrait attractive après huit ans
En premier lieu, il faut avoir en tête que seuls les gains (intérêts annuels du fonds euros, plus-values des unités de compte) issus des rachats sont fiscalisés. Si vous n’effectuez pas de rachat, vous ne supporterez aucune imposition.
Si vous avez ouvert votre assurance vie depuis plus de huit ans
Un abattement fiscal pour durée de détention s’applique sur les gains issus des rachats. Vos 4.600 premiers euros de gains dans l’année ne seront pas imposés si vous êtes célibataire ou les 9.200 premiers euros de gains dans l’année si vous êtes marié(e) ou pacsé(e).
La fraction des gains supérieure à l’abattement annuel pour durée de détention est soumise à un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de seulement 7,5%. En ajoutant les prélèvements sociaux (CSG, CRDS, prélèvement de solidarité) de 17,2%, l’imposition globale s’élève à 24,7%. Soit un taux inférieur au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%, appliqué (sans abattement) sur les gains lorsque le contrat d’assurance vie a été souscrit depuis moins de huit ans.
L’imposition varie selon que les gains sont issus de primes versées avant ou après le 27 septembre 2027 (voir tableaux).
La fiscalité des gains issus des primes versées avant le 27 septembre 2017
Âge du contrat | Imposition | Imposition en option |
---|---|---|
Moins de 4 ans | Barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR) + prélèvements sociaux (PS) à 17,2% | Prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) à 35% + PS à 17,2% |
Entre 4 et 8 ans | Barème progressif de l'IR + PS à 17,2% | PFL à 15% + PS à 17,2% |
Plus de 8 ans | Barème progressif de l’IR (après application de l’abattement de 4.600 ou 9.200 euros) + PS à 17,2% | PFL à 7,5% (après application de l’abattement de 4.600 ou 9.200 euros) + PS à 17,2% |
La fiscalité des gains issus des primes versées depuis le 27 septembre 2017
Âge du contrat | Imposition | Imposition en option |
---|---|---|
Moins de 4 ans | Prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30% (12,8% au titre de l’impôt sur le revenu + 17,2% de prélèvements sociaux) | Barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR) + prélèvements sociaux (PS) à 17,2% |
Entre 4 et 8 ans | PFU à 30% | Barème progressif de l’IR + PS à 17,2% |
Plus de 8 ans (jusqu’à 150.000 euros d’encours, tous contrats d’assurance vie confondus) | PFL à 7,5% (après application de l’abattement de 4.600 ou 9.200 euros) + PS à 17,2% | Barème progressif de l’IR (après application de l’abattement de 4.600 ou 9.200 euros) + PS à 17,2% |
Plus de 8 ans (au-delà de 150.000 euros d’encours, tous contrats d’assurance vie confondus) | PFU à 30% | Barème progressif de l’IR (après application de l’abattement de 4.600 ou 9.200 euros) + PS à 17,2% |
Un outil efficace pour préparer sa retraite
N’oubliez pas que les performances passées ne préjugent pas des performances futures
À la retraite, vous pourrez effectuer des rachats partiels pour compléter vos pensions de vieillesse. Certains contrats d’assurance vie proposent également une sortie en rente viagère, une somme calculée en fonction de l’épargne capitalisée sur le contrat et de votre espérance vie, versée régulièrement (tous les mois, trimestres, semestres ou une fois par an) jusqu’à votre décès.
Un bon outil de transmission du patrimoine
Grâce à la clause bénéficiaire intégrée dans votre contrat, vous pouvez désigner la ou les personnes qui percevront les capitaux de votre assurance vie à votre décès. Votre ou vos bénéficiaires désignés peuvent être extérieurs à votre famille.
Vous pouvez modifier votre clause bénéficiaire gratuitement et à tout moment. Il vous suffit de transmettre votre nouvelle clause à votre assureur. Ce sera la clause bénéficiaire la plus récente (à condition qu’elle soit datée et signée) qui s’appliquera à votre disparition.
Une fiscalité attractive en cas de décès
L’imposition des capitaux d’un contrat d’assurance vie est particulièrement intéressante. L’assurance vie est, en effet, considérée comme étant « hors succession ». Cela signifie que ce placement n’est pas soumis aux règles successorales, ni à la fiscalité successorale.
Il offre des modalités spécifiques et très avantageuses, notamment pour les primes versées avant les 70 ans du souscripteur. L’imposition des capitaux varie également selon la date des versements (voir tableau).
La fiscalité en cas de décès des contrats d’assurance vie ouverts depuis le 20 novembre 1991
Primes versées avant le 13 octobre 1998 | |
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Avant les 70 ans de l’assuré | Exonération totale des capitaux transmis |
Après les 70 ans de l’assuré | Imposition des capitaux (hors gains) après application d’un abattement (partagé entre les bénéficiaires) de 30.500 euros |
Primes versées après le 13 octobre 1998 | |
Avant les 70 ans de l’assuré |
|
Après les 70 ans de l’assuré | Imposition des capitaux (hors gains) après application d’un abattement (partagé entre les bénéficiaires) de 30.500 euros |
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Quels sont les risques et inconvénients de l'assurance vie ?
Le rendement peut être limité
Le fonds en euros est constitué d’au moins 80% d’obligations, dont une large part d’emprunts d’État. Ces derniers sont en partie corrélés aux taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE).
Or, sauf en période de forte inflation, la BCE maintient ses taux à un niveau bas, afin que les banques commerciales puissent proposer des taux de crédit accessibles, ce qui permet aux particuliers de consommer et aux entreprises d’investir plus facilement.
Résultat : le rendement du fonds en euros est peu élevé
À titre d’exemple, il s’est situé, en moyenne, à 2,60% en 2024 (les taux des fonds euros sont communiqués avec un an de décalage) net de frais de gestion, mais brut d’impôts et de prélèvements sociaux. D’une manière générale, moins un placement est risqué et moins il est rémunérateur, et inversement.
Le risque de perte en capital
À l’inverse du fonds euros, le capital des unités de compte n’est pas garanti. En cas de baisse des marchés, le souscripteur peut essuyer une perte. C’est pourquoi, il est impératif de se faire conseiller dans le choix de ses UC. Il faut également veiller à diversifier son portefeuille afin de répartir le risque de moins-value.
Les différents frais qui impactent la rentabilité
L’assurance vie supporte de nombreux frais. Les principaux sont les :
- Frais d’entrée (appliqués à l’ouverture du contrat),
- Frais sur versement (prélevés à chaque versement),
- Frais de gestion (prélevés chaque année)
- Et les frais d’arbitrage (appliqués à la suite d’un transfert de capitaux du fonds euros à une UC, ou inversement).
Ces frais réduisent d’autant la rentabilité nette du placement.
Le risque civil
En France
La moitié du patrimoine d’un défunt doit aller obligatoirement à son enfant unique, les deux-tiers (partagés à parts égales) à ses deux enfants et les trois-quarts (idem) s’il a trois enfants ou plus.La fiscalité rachat assouplie à partir des 8 ans
Si la fiscalité de l’assurance vie est particulièrement clémente au-delà de huit ans de détention du contrat, ce n’est pas vraiment le cas avant cette échéance.
C’est pourquoi il est conseillé d’attendre plus de huit ans pour effectuer un rachat et bénéficier ainsi de l’abattement fiscal. Il est nécessaire d’attendre les huit ans pour bénéficier des abattements fiscaux en cas de retrait
La disponibilité de l'épargne potentiellement limitée
La loi du 9 décembre 2016 relative à « la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique », dite « loi Sapin 2 » (en référence à l’ex-ministre de l’Économie et des Finances, Michel Sapin), a instauré un mécanisme de prévention de la faillite du secteur de l’assurance en France en vue de sécuriser l’épargne des Français.
Qu'est-ce que prévoit ce texte ?
Ce texte prévoit notamment, qu’en cas de crise financière grave, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), présidé par le ministre des Finances en place, peut décider de limiter les rachats sur les contrats d’assurance vie pour une durée de trois mois maximum renouvelable.
Cette mesure vise à éviter que les épargnants retirent massivement les capitaux de leur contrat et poussent ainsi les assureurs à la faillite.
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Que faut-il retenir ?
Au même titre que n’importe quel placement, l’assurance vie présente des avantages et des inconvénients.
Toutefois, peu de produits d’épargne allient, comme l’assurance vie, la liquidité, la sécurité avec le fonds en euros garanti, la diversité des supports d’investissement avec les unités de compte, et une fiscalité allégée en cas de retrait ou en cas de succession.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’assurance vie est considéré comme le placement préféré des Français avec plus de 2.000 milliards d’euros d’encours (le cumul des versements, majorés des gains).
Côté MAIF
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1La fraction est soumise au PFU à 30 % si l’encours du ou des contrats d’assurance vie détenus par le souscripteur excède 150 000 euros.
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Période de détention minimum recommandée : 8 ans.