Vous souhaitez mettre un peu de chlorophylle dans votre portefeuille mais vous ne savez pas comment faire ? Dans la catégorie des placements dits atypiques, l’investissement dans une forêt en France répond à bien des aspirations de notre époque : durable, écoresponsable, fiscalement avantageux. Comment investir dans une forêt ? Découvrez nos réponses.
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Investissement écologique : quels produits choisir ?
Elie C.
15 min
MAJ février 2025
La transition écologique, c’est-à-dire le passage à une économie moins carbonée et plus respectueuse de la biodiversité, nécessite des financements massifs. Vous pouvez soutenir cette démarche, qui vise à limiter le dérèglement climatique et à protéger notre écosystème, en souscrivant des placements « verts ».
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La finance verte : qu’est-ce que c’est ?
La finance verte englobe plusieurs produits financiers destinés à soutenir les projets de transition écologique et énergétique.
Concrètement, une partie des capitaux collectés via ces placements sont investis dans des entreprises qui participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et, par ricochet, à la lutte contre le dérèglement climatique, comme les fabricants :
- De véhicules électriques,
- D’éoliennes ou
- De panneaux solaires.
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Pourquoi investir dans la transition écologique ?
Les avantages et les inconvénients
Donner du sens à votre épargne
Investir dans la transition écologique vous permet de donner du sens à votre épargne. Non seulement vos économies vous donnent une sécurité financière vis-à-vis des aléas de la vie et la possibilité de financer vos projets, mais elles sont utiles à la planète.
Vous soutenez, de cette manière, des projets concrets qui œuvrent au bien de l’humanité.
Investir dans le futur
Vous investissez également dans le futur. Les entreprises de la transition écologique et énergétique sont innovantes. Leurs solutions technologiques devraient progressivement s’imposer pour devenir les standards économiques et industriels de demain. En outre, ces entreprises sont, par nature, mieux adaptées au changement climatique et au durcissement des normes environnementales. Elles présentent donc moins de risques, notamment de potentielles sanctions financières de la part des régulateurs.
Développement lent
L’inconvénient est que le développement des entreprises œuvrant dans la transition écologique est plus lent que prévu.
L’exemple le plus emblématique est celui des véhicules électriques. En dépit du soutien des pouvoirs publics et des incitations fiscales, les automobilistes adoptent très progressivement ce type de voiture. Les changements d’habitudes sont longs à mettre en place.
A noter
Du coup, les perspectives de gains financiers dans la transition écologique demeurent encore aléatoires et assez lointaines.
Le rôle des investisseurs dans l'environnement
Les investisseurs jouent un rôle clé dans la transition écologique et énergétique, tant le secteur a un important besoin de financement.
La nouveauté est que les investisseurs institutionnels, comme les banques, les assureurs, les caisses de retraite ou les fonds de pension, ne sont plus les seuls à y apporter des capitaux.
Aujourd’hui, en tant qu’investisseur particulier, vous pouvez également apporter votre pierre à l’édifice.
Ce soutien n’est pas seulement financier. Les sociétés de gestion, qui proposent des fonds « verts » dans lesquels vous pouvez investir, interviennent de plus en plus dans les assemblées générales des actionnaires.
Elles n’hésitent pas à demander des comptes aux dirigeants des entreprises, notamment sur leur stratégie en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
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Comment investir dans la transition écologique ?
Les fonds d'investissement vert
Il existe une multitude de fonds composés d’un panier d’actions d’entreprises œuvrant pour la transition écologique et énergétique. On y trouve des fonds thématiques, c’est-à-dire centrés sur un domaine en particulier comme l’eau, le solaire ou le développement durable.
Au même titre que n’importe quel fonds, vous pouvez loger des parts de fonds d’investissement vert dans :
- Un compte-titres,
- Un plan d’épargne en actions (PEA) à condition que les actions soient des titres d’entreprises françaises ou européennes,
- Un contrat d’assurance vie ou
- Un plan d’épargne retraite (PER).
Attention !
Ces fonds, comme les fonds lambda, présentent un risque de perte en capital.
Les obligations vertes et durables
Les obligations vertes (ou « green bonds ») sont des emprunts émis par des États, des collectivités locales ou des entreprises sur les marchés pour financer un ou plusieurs projets liés à l’environnement.
Ces projets peuvent porter sur...
- La diminution des émissions de gaz à effet de serre,
- La lutte contre la pollution,
- La gestion et la valorisation des déchets,
- La protection de la biodiversité ou
- Le développement de l’économie circulaire.
Vous avez la possibilité d’acheter des obligations vertes en direct ou indirectement par le biais de fonds obligataires.
Vous pouvez placer des parts de ces fonds dans un compte-titres, un contrat d’assurance vie ou un PER.
Les obligations sont considérées comme une classe d’actifs sécurisée, car les défauts de paiement sont rares : l’investisseur est donc quasiment assuré de récupérer son capital à échéance et de percevoir auparavant les intérêts dus (appelés « coupons »).
En contrepartie de cette sécurité, la rémunération des obligations est généralement faible.
Les groupements forestiers
Vous pouvez investir dans la forêt, via les groupements forestiers d’investissement (GFI). Les GFI sont gérés par des sociétés de gestion agréées par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Ces sociétés collectent des capitaux auprès d’investisseurs qui leur servent à acheter des massifs forestiers. Les GFI entretiennent et exploitent les forêts (ventes de bois).
Vous recevez une partie des fruits de l’exploitation du massif qui peut être situé en France ou en Europe au prorata de votre investissement dans le groupement forestier. Une part de GFI s’élève à quelques milliers d’euros. Attention, ce type d’investissement est très souvent bloqué (cinq ans minimum). Ce marché est peu « liquide » : il n’est pas toujours facile de trouver un acheteur pour lui vendre ses parts.
Les fonds d’infrastructures vertes
Longtemps réservés aux investisseurs institutionnels, les fonds d’infrastructures s’ouvrent progressivement aux particuliers. Comme leur nom l’indique, ils permettent d’investir dans des infrastructures, comme un aéroport, un tunnel ou un port.
Certains se sont spécialisés dans des infrastructures vertes, tels que :
- Les barrages hydroélectriques,
- Les centrales géothermiques,
- Les champs d’éoliennes,
- Les plateformes de recyclage des déchets ou
- Les centres de traitement des eaux usées.
Le « ticket d’entrée » des fonds d’infrastructures (dont les infrastructures vertes) est élevé, de l’ordre d’une dizaine de milliers d’euros.
Ces fonds sont généralement bloqués pendant huit ans et présentent un risque de perte en capital. Vous pouvez loger les parts dans un compte-titres et certains contrats d’assurance vie et PER.
Les SCPI environnementales
Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) environnementales sont, à l’image des SCPI « classiques », gérées par des sociétés de gestion agréées par l’AMF.
La différence est que les capitaux collectés auprès des investisseurs sont investis dans des biens immobiliers (bureaux, commerces, entrepôts…) éco-responsables.
Ces actifs doivent...
- Respecter les dernières normes environnementales,
- Justifier d’une bonne performance énergétique (de A à D),
- Proposer une faible consommation d’eau,
- Privilégier les espaces verts et naturels.
Vous pouvez acquérir des parts de SCPI environnementales en direct et les placer dans un compte-titres.
Vous pouvez aussi souscrire ces fonds immobiliers non cotés par le biais des unités de compte (UC) intégrées dans un contrat d’assurance vie ou dans un PER.
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Quels sont les labels et certifications à privilégier ?
Critères de sélection des placements verts
Avant de souscrire un placement vert, vous devez vérifier s'il répond bien à vos attentes.
Dès lors qu’il s’agit d’un fonds, d’une SCPI ou d’une UC d’un contrat d’assurance vie ou d’un PER, le professionnel qui vous accompagne (conseiller bancaire, courtier, conseiller en gestion de patrimoine...) doit vous remettre un document d’informations clés (DIC).
Ce document de deux pages doit, entre autres, vous fournir :
- La composition du produit,
- Son objectif,
- Son niveau de risque,
- Ses scénarios de performance,
- Ses frais, et
- Sa période de détention recommandée.
Le label Greenfin : garantie de qualité
Créé par le ministère de la Transition écologique et solidaire, le label Greenfin (pour « Finance verte ») vise à aider les épargnants à identifier plus facilement les fonds d’investissement (dont les fonds actions, les fonds obligataires, les fonds d’infrastructures et les SCPI) qui concourent au financement de la transition écologique et énergétique et à la lutte contre le dérèglement climatique. Pour être labellisé, le fonds doit remplir de nombreux critères.
Activités autorisées et recommandées
En premier lieu, les entreprises cotées ou non cotées qui composent le fonds doivent exercer une « éco-activité », comme les énergies renouvelables, le transport propre, la gestion des déchets et le contrôle de la pollution, les bâtiments verts ou encore l’agriculture durable.
Activités prohibées
À l’inverse, certaines activités sont prohibées : l’exploration-production de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), la filière nucléaire, les centres de stockage et d’enfouissement sans capture de gaz à effet de serre, l’incinération sans récupération d’énergie, l’exploitation forestière non durable ou l’agriculture sur tourbière.
Contribution effective
Enfin, le fonds doit mesurer la contribution effective de ses investissements à la transition énergétique et écologique, dans au moins l’un des quatre domaines suivants : le changement climatique, l’eau, les ressources naturelles et la biodiversité.
Les autres labels de référence
Le label ISR
Lancé par le ministère de l’Économie et des Finances, le label ISR (Investissement socialement responsable) distingue les fonds composés de titres d’entreprises respectant les critères :
- Environnementaux :
Réduction des émissions de gaz à effet de serre, recours aux énergies renouvelables, diminution de la consommation d’eau, recyclage des déchets…, - Sociaux :
Respect du dialogue social, promotion de la parité et de la diversité, développement de la formation continue, emploi de personnes souffrant d’un handicap… et - De gouvernance :
Lutte contre la corruption, transparence des rémunérations des dirigeants, féminisation du conseil d’administration, nomination d’administrateurs indépendants…,
les fameux critères ESG.
Depuis le 1er janvier 2025, le référentiel du label ISR a été durci. Les sociétés de gestion doivent exclure de leur univers d'investissement les 30% d'entreprises les moins bien notées en matière de critères ESG, au lieu de 20% auparavant.
Les gérants doivent désormais fixer des objectifs de durabilité aux entreprises de leur portefeuille, les incitant ainsi à améliorer continuellement leurs pratiques ESG.
Enfin...
La dernière version du référentiel interdit l'investissement dans des entreprises :
- Œuvrant dans l'exploitation du charbon et des énergies fossiles non conventionnelles (pétrole lourd, gaz de schiste, sables bitumineux…) ou
- Pilotant de nouveaux projets d'exploration, d'exploitation et de raffinage d'énergies fossiles conventionnelles et non conventionnelles.
Le label Finansol
Mis en place par l’association FAIR (pour Financer-accompagner-impacter-rassembler), le label Finansol (Finance solidaire) est attribué à des produits financiers, dont des fonds d’investissement et des contrats d’assurance vie, qui participent
- Au financement de l'accès à l'emploi et au logement pour les personnes en difficulté, et aux soins pour les personnes âgées,
- Aux activités écologiques, ou
- A l'entrepreneuriat dans les pays en développement.
Vous pouvez aussi souscrire des placements labellisés, dont jusqu’à 25% des gains sont reversés sous forme de dons à des organismes d’utilité sociale. Ces dons sont déductibles du revenu imposable.
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Est-il rentable d'investir dans des projets écologiques ?
Horizon d'investissement recommandé
Lorsque vous investissez, vous avez intérêt à vous engager sur un horizon de placement à long terme. Plus votre échéance sera lointaine et plus vos gains seront potentiellement élevés. Cette règle est particulièrement pertinente en matière de finance verte où les retours sur investissement ne sont généralement pas immédiats.
Rentabilité financière et sociétale
Investir dans la transition écologique et énergétique constitue une stratégie qui devrait s’avérer payante sur le long terme, notamment parce que les entreprises en portefeuille sont a priori mieux armées pour faire face au dérèglement climatique et davantage préparées au durcissement des normes environnementales.
Pour mesurer la rentabilité d’un investissement écologique, il faut aussi prendre en compte la fiscalité.
Par exemple, si vous souscrivez des parts dans un GFI, vous pouvez bénéficier d’une réduction de 18 % sur votre impôt sur le revenu (IR) dans la limite de 50 000 euros si vous êtes célibataire ou de 100 000 euros si vous êtes marié ou pacsé et que vous déclarez vos revenus en commun avec votre conjoint ou votre partenaire de Pacs.
Soit une réduction d’IR de respectivement 9 000 ou 18 000 euros.
Compte tenu du plafonnement des niches fiscales de 10 000 euros par an, vous avez la possibilité de reporter l’éventuelle fraction excédentaire sur les quatre années suivantes.
A noter
L’investissement écologique permet aussi de diversifier votre portefeuille. Cette stratégie vous permet de limiter vos risques de moins-values, tout en augmentant le potentiel de rendement de votre épargne.
Mais au-delà du simple gain financier, la finance verte présente aussi une rentabilité sociale, c’est-à-dire une amélioration du bien-être de la planète et de la société.
Côté MAIF
Pour diversifier votre patrimoine, l'idéal est d'être aidé par un professionnel. Nos conseillers sont là pour répondre au mieux à vos besoins : ils ne sont pas rémunérés à la commission, ils n'ont donc rien à gagner à vous proposer un contrat plutôt qu'un autre.
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En acquérant des parts dans un fonds respectant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, vous participez à la protection de la planète, au bien-être de la société, à la défense des valeurs éthiques, tout en faisant fructifier votre épargne.