Quelle est la fiscalité de la LMNP ?

Jean-Philippe D.

5 min


MAJ juin 2021

Les revenus générés par une location meublée sous le régime du loueur en meublé non professionnel (LMNP) doivent être déclarés en tant que bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Toujours sur le plan de la fiscalité, l’option pour le régime réel permet de déduire de ses bénéfices les charges et d’amortir son bien immobilier.

1
Location meublée non professionnelle : de quoi parle-t-on ?

La location en meublée non professionnelle (LMNP) est, avec la location en meublé professionnel (LMP), un des deux dispositifs immobiliers s'adressant aux propriétaires bailleurs qui mettent en location un ou plusieurs biens meublés, neufs ou anciens.

Ce statut vise à la fois la location de logements à l'année (maison, appartement, pièce de la résidence principale), les locations saisonnières (gîte rural, chambre d'hôte...) ou encore une location au sein d'une résidence de services (résidence médicalisée, résidence pour seniors, résidence pour étudiants, résidence d'affaires). Le choix entre le statut LMP et LMNP dépend avant tout du montant des loyers générés par la location meublée.

2
Conditions et seuils du statut LMNP

Pour bénéficier du statut LMNP, il faut d’abord (comme en LMP) que le logement mis en location soit équipé du mobilier suffisant pour permettre au locataire de l’habiter (literie, appareils de cuisson, vaisselle...). De plus, les recettes locatives générées par cette activité doivent rester inférieures à 23 000 € annuels ou ne pas dépasser la moitié des revenus professionnels du foyer fiscal. Au-delà de ces seuils, c’est le statut LMP qui s’applique.

3
Quels avantages fiscaux pour la LMNP ?

Sur le plan fiscal, les loyers perçus par un loueur en meublé non professionnel se classent dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), sous le régime micro-BIC ou sous le régime réel. Ils n'ont donc pas la qualification de revenus fonciers, applicables uniquement pour une location nue.

Le statut LMNP permet également d’être non imposable sur ses revenus locatifs grâce au jeu des amortissements et du déficit foncier. Enfin, l'investissement dans certaines résidences gérées (étudiantes ou seniors) ouvre droit au régime Censi-Bouvard, qui permet de bénéficier du remboursement de la TVA et d’une réduction d’impôt égale à 11% du montant investi (dans la limite de 300 000 €) en contrepartie d’un engagement de location de neuf ans.

4
Le principe d’amortissement du bien et du mobilier

L’amortissement est un mécanisme comptable qui, selon le régime fiscal applicable aux revenus locatifs, permet au loueur LMNP de prendre en compte la perte de valeur du bien immobilier et des équipements obligatoires qui le garnissent, compte tenu de l’usure normale et de l’obsolescence.

Chaque année, il peut ainsi déduire au titre des charges une annuité d'amortissement correspondant à la dépréciation de son immeuble et des meubles. Le temps d’amortissement des dépenses varie selon leur nature : une trentaine d’année en moyenne pour les travaux de gros œuvre, entre cinq et dix ans pour l’ameublement.

5
Le régime micro-BIC du LMNP

Pour bénéficier du régime forfaitaire, dit micro-BIC, les recettes annuelles tirées de la location LMNP ne doivent pas dépasser le seuil de 72 600 € pour un meublé classique (176 200 € pour un meublé touristique, une chambre d’hôtes ou un gîte rural).
En dessous de ce seuil, le propriétaire a la possibilité d’effacer la moitié de ses recettes locatives de son revenu imposable en appliquant un abattement de 50 % (71 % pour l’immobilier de tourisme). Avec la LMNP en micro-BIC, il n’est en revanche pas possible de déduire les charges.

6
Le régime au forfait réel du LMNP

Le régime d'imposition au réel s’applique si les revenus locatifs annuels sont supérieurs à 72 600 € pour un meublé classique (ou à 176 200 € pour un meublé de tourisme), mais il est aussi disponible en option sous ce montant. Au lieu de l'abattement forfaitaire proposé par le micro-BIC, le loueur a, ici, la possibilité de calculer et déduire lui-même les charges et dépenses supportées dans le cadre de la location. C'est ce mode d’imposition qui lui permet aussi de déclencher le mécanisme de l’amortissement.

7
Quelles sont les charges déductibles en LMNP ?

Sous certaines conditions, le régime fiscal réel simplifié permet à un investisseur de déduire de ses revenus imposables toutes les charges découlant de son activité de LMNP. Elles doivent être engrangées dans l'intérêt de l'exploitation du bien immobilier, être liées à l'exercice au cours duquel elles ont été engagées et être justifiées par une pièce comptable. Parmi les charges concernées figurent les intérêts d’emprunt, les frais de notaire, les primes d’assurance et la taxe foncière.

8
Le report du déficit foncier

Les déficits retirés d'une location meublée non professionnelle (quand les loyers ne couvrent pas les charges déduites) sont reportables pendant dix ans exclusivement sur les revenus provenant de cette activité.

Côté MAIF

  • Prenez rendez-vous avec notre service de conseil en gestion de patrimoine et bénéficiez d’un diagnostic patrimonial gratuit, de conseils personnalisés…
  • Quel investissement ? Quelle défiscalisation choisir ?
  • Vous souhaitez être conseillé et accompagné par un expert ?

Sur le même thème

Comment investir et louer en colocation ?

La colocation reste un choix particulièrement intéressant pour qui veut se lancer dans un investissement immobilier locatif. La location d'un même logement par plusieurs locataires, ayant signé un bail et partageant les frais de loyer, peut, en effet, s'avérer très rentable.

Comment calculer le rendement locatif ?

Le calcul du rendement locatif d'un investissement en immobilier permet d’étudier l'intérêt d'investir dans un logement. Plusieurs facteurs sont à prendre en considération pour estimer combien peut rapporter un bien.

Faut-il louer son bien vide ou meublé ?

Un propriétaire bailleur peut conclure un bail de location meublée ou de location vide (dite location nue) avec un locataire. Selon la formule choisie, la typologie du logement loué diffère et les revenus sont soumis à des régime fiscaux distincts.

Quel statut juridique choisir pour investir dans l'immobilier ?

La SCI (société civile immobilière) n’est pas le seul statut d’entreprise que l’on peut utiliser pour loger un investissement immobilier destiné à la location. D’autres régimes juridiques peuvent être appropriés pour créer une société dont la vocation est de détenir un patrimoine immobilier.