Prestations de service en auto-entrepreneur : types d'activités, obligations et avantages en 2025

16 min


Mis à jour le 11 septembre 2025

Vous exercez ou souhaitez exercer une activité de prestation de service en auto-entreprise ? En 2025, le régime micro-entrepreneur reste une option souple et accessible, à condition d’en maîtriser les contours. Quelles prestations de service sont autorisées ? Quelles sont les obligations fiscales, sociales et administratives à connaître ? Quels seuils respecter pour éviter un changement de régime ? Faites le point sur les règles à suivre pour bien lancer ou gérer votre activité de prestation de service en tant qu’auto-entrepreneur.

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Qu'est-ce qu'une prestation de service commerciale ou artisanale ?

Une prestation de service, dans le cadre d'une auto-entreprise, consiste à fournir un savoir-faire ou un accompagnement à un client, sans livraison de bien matériel.

Ce travail peut prendre des formes variées : réparer une installation, réaliser une coupe de cheveux, livrer un colis, développer un site internet ou encore proposer un coaching.

Deux familles d’activités en auto-entreprise

On distingue principalement deux grandes familles :

  • Les prestations commerciales, qui impliquent une relation client liée à un acte de commerce ou d'intermédiation.
  • Les prestations artisanales, qui reposent sur un savoir-faire manuel et technique.

Ces activités sont généralement classées dans la catégorie fiscale des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Ce statut fiscal concerne toutes les prestations liées à la vente, à la fabrication ou aux services manuels.

À l'inverse, les professions libérales non réglementées (ex. : coaching, conseil, rédaction, traduction...) sont rattachées aux Bénéfices Non Commerciaux (BNC).

A retenir

En 2025, l’abattement fiscal appliqué est de 50 % pour les BIC et 34 % pour les BNC, ce qui influence directement le revenu imposable. Il est donc essentiel de bien définir la nature de son activité dès l’immatriculation.

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Quelles sont les différentes activités de prestations de service possibles en tant qu’auto-entrepreneur ?

Services commerciaux : définition et exemples

Les services commerciaux regroupent des activités variées, souvent tournées vers la vente de prestations auprès d'une clientèle large.

Il peut s'agir, par exemple, de :

  • La location de matériel,
  • La livraison de biens,
  • L'organisation d'événements ou
  • Missions de courtage.

Ces activités n'exigent pas de qualification spécifique pour être exercées, mais nécessitent parfois une inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).

Activités artisanales : qualifications requises

Les activités artisanales, elles, s'inscrivent dans une tradition de savoir-faire manuel.

L'auto-entrepreneur qui exerce une telle activité doit s'immatriculer au Registre National des Entreprises (RNE) et relève de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat.

Certaines professions comme la coiffure, la plomberie ou la réparation automobile nécessitent de justifier d'un diplôme ou d'une expérience professionnelle suffisante.

Il est également souvent obligatoire de souscrire une assurance professionnelle, voire une garantie décennale.

Professions libérales non réglementées

Enfin, les prestations de service peuvent être de nature libérale. Ce sont des activités intellectuelles, techniques ou de soin, exercées de manière indépendante.

Lorsque la profession n'est pas réglementée (c'est-à-dire non soumise à un ordre), elle peut être exercée sous le statut d'auto-entrepreneur sans formalité particulière.

On y retrouve les consultants, les formateurs, les traducteurs ou encore les créateurs de contenu web.

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Quelles sont celles qui ne sont pas possibles ?

Malgré sa souplesse, le statut d'auto-entrepreneur ne permet pas d'exercer toutes les activités. Sont notamment exclues :

  • Les professions juridiques (avocat, notaire, huissier), médicales (médecin, sage-femme) ou du chiffre (expert-comptable), soumises à un ordre professionnel,
  • Les activités agricoles affiliées à la MSA,
  • Les professions artistiques rémunérées en droits d'auteur et relevant de l’Urssaf Limousin,
  • Les activités relevant de la TVA immobilière (location nue, marchand de biens, lotisseur…).

L’activité d’auto-entrepreneur

Elle ne doit jamais masquer un lien de subordination. Travailler pour son ancien employeur dans des conditions proches du salariat peut être requalifié en contrat de travail.

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Comprendre le cadre juridique et fiscal du statut

Le régime micro-social simplifié

Le régime micro-social permet de payer ses cotisations sociales en fonction du chiffre d'affaires encaissé. C'est un taux fixe qui comprend la maladie, la retraite, les allocations familiales, la CSG-CRDS et les droits à la formation.

En 2025, ce taux est de :

  • 21,2 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC)
  • 24,6 % pour les professions libérales non affiliées à la Cipav (BNC)

Ce taux BNC augmentera à 26,1 % en 2026. Anticipez cette hausse dans votre calcul de rentabilité.

Les obligations de déclarations auprès de l'URSSAF

Chaque auto-entrepreneur doit déclarer son chiffre d'affaires, même s'il est nul.

Cette déclaration peut être mensuelle ou trimestrielle, selon l’option choisie.

Elle s’effectue uniquement en ligne, via autoentrepreneur.urssaf.fr ou via l’application mobile officielle.

Le montant des cotisations est automatiquement calculé à partir des sommes encaissées (et non facturées). Cela offre une grande souplesse de trésorerie, surtout en début d’activité.

A noter

Aucun chiffre d’affaires = aucune cotisation, mais la déclaration reste obligatoire. Des pénalités peuvent s’appliquer en cas d’oubli.

Le système d'imposition et ses particularités

L'imposition du chiffre d'affaires en micro-entreprise est simple, mais elle dépend du type d'activité exercée. L’administration applique un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires déclaré, qui correspond aux frais professionnels.

En 2025, cet abattement est de :

  • 50 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) et 
  • 34 % pour les professions libérales non réglementées (BNC).

Le reste constitue le revenu imposable à reporter dans la déclaration annuelle de revenus (formulaire 2042-C PRO).

Versement fiscal libératoire

En complément, l’auto-entrepreneur peut choisir le versement fiscal libératoire. Cette option permet de régler l’impôt sur le revenu de façon mensuelle ou trimestrielle, en même temps que les cotisations sociales.

Il s’agit d’un pourcentage appliqué sur le chiffre d’affaires encaissé : 1,7 % pour les BIC, 2,2 % pour les BNC. Ce choix est particulièrement avantageux pour les entrepreneurs dont le revenu fiscal de référence est relativement bas.

Le choix du versement libératoire doit être effectué au plus tard le 30 septembre pour s’appliquer l’année suivante. Il est irrévocable pour l’année en cours.

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Quels sont les seuils et plafonds à respecter en 2025 ?

Limites de chiffre d'affaires par catégorie

En tant qu’auto-entrepreneur, vous devez respecter des plafonds de chiffre d’affaires pour conserver le bénéfice du régime simplifié.

En 2025, le plafond annuel est fixé à :

  • 77 700 € pour les prestations de services (BIC ou BNC), et
  • 188 700 € pour les activités de vente de biens.

En cas d’activité mixte (vente + prestation), le chiffre d’affaires global ne doit pas dépasser 188 700 €, avec un maximum de 77 700 € pour la part relevant des services.

Franchise de TVA : fonctionnement et seuils

Tant que vous ne dépassez pas certains seuils, vous bénéficiez automatiquement de la franchise en base de TVA, ce qui signifie que vous ne facturez pas de TVA à vos clients.

Pour les prestations de service, ce seuil est de 37 500 € (seuil de base) et 41 250 € (seuil majoré de tolérance ponctuelle).

Dès dépassement du seuil majoré, vous devenez redevable de la TVA et devez l’indiquer sur vos factures.

À indiquer sur la facture : TVA non applicable – article 293 B du CGI

Dépassement des plafonds : conséquences

Si vous dépassez ponctuellement le seuil de chiffre d’affaires ou le seuil de TVA, les conséquences sont progressives :

  • Le dépassement du seuil de TVA entraîne la sortie immédiate de la franchise de TVA à partir du premier jour du mois de dépassement.
  • En revanche, si vous dépassez les plafonds de chiffre d’affaires sur deux années civiles consécutives, vous quittez définitivement le régime de la micro-entreprise pour basculer vers un régime réel, plus complexe sur le plan comptable et fiscal.

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Comment facturer ses prestations de service ?

Mentions obligatoires sur les factures

La facture est un document légal obligatoire pour toute prestation de service facturée.

En micro-entreprise, elle doit comporter les mentions suivantes :

  • Vos nom et prénomadresse,
  • Numéro SIRET,
  • La mention « EI » (Entreprise Individuelle),
  • La date d’émission,
  • La description précise de la prestation,
  • Le prix,
  • Les modalités de paiement et, si vous êtes en franchise de TVA, la mention TVA non applicable, art. 293 B du CGI.

En cas d’assujettissement à la TVA, vous devez indiquer le taux applicable et le montant collecté.

Règles de TVA applicables

Si vous dépassez les seuils de franchise de TVA, vous êtes dans l’obligation de :

  • Facturer la TVA à vos clients (généralement au taux normal de 20 %), 
  • Déposer des déclarations périodiques (mensuelles ou trimestrielles) et
  • Reverser cette TVA collectée à l’administration fiscale.

Cela implique également d’adapter vos outils de facturation et votre suivi comptable.

Modalités de paiement autorisées

En micro-entreprise, c’est l’encaissement effectif qui déclenche les cotisations sociales. Vous pouvez recevoir vos paiements par virement bancaire, chèque, carte ou espèces (dans la limite légale de 1 000 €).

Attention !

La date de facturation ne suffit pas, seul le paiement effectif compte pour l’URSSAF.

Astuce : Pour sécuriser votre trésorerie, prévoyez un acompte à la commande ou un échéancier si vos prestations s’étalent dans le temps.

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Quelles sont les charges et les cotisations à prévoir ?

Calcul des cotisations sociales

Le montant des cotisations sociales d’un auto-entrepreneur exerçant une prestation de service commerciale ou artisanale (BIC) est de 21,2 % du chiffre d’affaires déclaré. Si vous avez opté pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, l’Urssaf collecte également l’impôt en même temps que les cotisations sociales. Le taux global appliqué passe alors à 22,9 %.

La déclaration de chiffre d’affaires reste obligatoire, que vous choisissiez une périodicité mensuelle ou trimestrielle. Le calcul des cotisations repose sur le chiffre d’affaires réellement encaissé, ce qui permet une certaine flexibilité pour les petites structures.

Lorsque le chiffre d’affaires est nul, vous ne payez aucune cotisation sociale, mais vous devez tout de même effectuer votre déclaration auprès de l’Urssaf.

Maintien des cotisations sociales sans chiffre d’affaires

Il est possible de demander le maintien d’un minimum de cotisations sociales, même en l’absence de chiffre d’affaires. Cette option permet de continuer à valider des trimestres de retraite ou à conserver ses droits à la couverture maladie.

La demande doit être adressée à l’Urssaf :

  • Avant le 31 décembre pour une application l’année suivante, ou
  • Au plus tard le dernier jour du 3e mois suivant la création de votre entreprise.

Charges fiscales et déclarations

Outre l’imposition sur le revenu (par abattement ou versement libératoire), vous êtes également soumis à la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) à partir de la 2e année d’activité, sauf si votre chiffre d’affaires annuel est inférieur à 5 000 €.

La CFE varie en fonction de la commune d’exercice et de la surface utilisée pour votre activité.

Protection sociale et assurances

Le statut d’auto-entrepreneur donne accès à une protection sociale de base (maladie, maternité, retraite), mais n’inclut pas d’assurance chômage.

Pour être complètement protégé, il est donc conseillé de prévoir une mutuelle, une prévoyance, et éventuellement une assurance perte d’activité.

La responsabilité civile professionnelle (RC Pro) est vivement recommandée, voire obligatoire dans certaines professions à risque ou réglementées (coaching, bâtiment, bien-être, conseil).

En cas d’intervention chez un client ou de manipulation de données, la RC Pro vous protège en cas d’erreur, de litige ou de dommage causé à un tiers.

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Prestations de service en auto-entrepreneur : ce qu'il faut retenir

Qu'est-ce qu'une prestation de service en auto-entrepreneur ?

Une prestation de service correspond à une mission effectuée pour un client, sans vente de biens. Elle peut être artisanale, commerciale ou libérale. L’auto-entrepreneur facture son savoir-faire, son expertise ou son accompagnement sur un projet.

Comment fonctionne le régime de l'auto-entrepreneur ?

L’auto-entrepreneur déclare son chiffre d’affaires chaque mois ou trimestre. Il paie ses cotisations sociales en pourcentage de ce chiffre d’affaires, avec un régime fiscal simplifié. Il peut opter pour un prélèvement de l’impôt à la source via le versement libératoire.

Comment déclarer les revenus d'auto-entrepreneur en prestation de service ?

La déclaration se fait en ligne sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr, chaque mois ou chaque trimestre selon l’option choisie. Les montants doivent également être reportés dans la déclaration annuelle d’impôts (formulaire 2042-C PRO).

Les revenus de l'auto-entrepreneur bénéficient-ils d'une exonération la première année ?

Oui, sous conditions. L’auto-entrepreneur peut bénéficier de l’Acre, une exonération partielle de cotisations sociales pendant les premiers mois d’activité. Il doit en faire la demande dans les 45 jours suivant l’immatriculation.

Une prestation de service peut-elle inclure des ventes ?

Oui, il est possible d’exercer une activité mixte, combinant prestations de service et ventes de biens. Il faut alors respecter les deux plafonds de chiffre d’affaires applicables et ventiler les revenus dans les déclarations Urssaf.

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