Comment bénéficier d'une retraite complète ?

Élie C.

9 min


MAJ février 2024

La perte de revenus à la retraite se situe en moyenne autour de 25 %. Cette baisse de pouvoir d’achat peut même être encore plus importante pour certaines catégories professionnelles. Heureusement, des solutions existent pour optimiser ses pensions de retraite.

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Niveau de vie

Le taux moyen de remplacement, qui correspond au pourcentage de la pension perçue à la retraite par rapport au revenu professionnel, s’élève en France aux environs de 75 %. Cela signifie qu’une fois que vous serez retraité, vous allez toucher l’équivalent de 75 % de votre dernier salaire. Votre niveau de vie va donc baisser de 25 %.
Mais il s’agit là d’une moyenne. Le taux de remplacement des fonctionnaires se situant plutôt à 65 %, votre perte de pouvoir d’achat atteindra 35 % si vous travaillez dans la fonction publique. Le manque à gagner grimpera à 50 % si vous êtes cadre du secteur privé, et même à 60 % si vous êtes artisan ou commerçant.
Dans tous les cas, vous allez devoir vous serrer (un peu ou beaucoup) la ceinture quand vous serez à la retraite. D’où l’importance de partir avec une pension de vieillesse complète. Il existe plusieurs solutions pour toucher une retraite sans minoration, voire bénéficier d'une majoration. Des stratégies qu’il est important de connaître, sachant que les Français passent en moyenne plus de 26 ans à la retraite.

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Éviter la décote

Pour percevoir une retraite à taux plein, il faut respecter sa durée d'assurance. Celle-ci est exprimée en trimestres de cotisation vieillesse validés, dont le nombre varie selon l’année de naissance (voir tableau). Par exemple, si vous êtes né en 1960, vous devez disposer de 167 trimestres pour toucher une pension sans abattement. Si vous êtes né en 1965 ou après, vous devrez justifier de 172 trimestres.

Année de naissance Durée d'assurance
1955-1956-1957 166 trimestres
1958-1959-1960 167 trimestres
1er janvier au 31 août 1961 168 trimestres
1er septembre au 31 décembre 1962 169 trimestres
1963 170 trimestres
1964 171 trimestres
à partir de 1965 172 trimestres


Dans le cas contraire, vous allez subir une minoration, appelée « décote », de 1,25 % par trimestre de cotisation manquant. Pour reprendre un des exemples cités plus haut, si vous êtes né en 1965 et que vous avez validé 168 trimestres (au lieu de 172) au moment de la liquidation de vos droits, votre pension de retraite sera minorée de 5 % (1,25 % x 4) puisqu’il vous manquera quatre trimestres. Cette décote est d’autant plus pénalisante qu’elle est « viagère », c’est-à-dire qu’elle s’appliquera jusqu’à votre décès.

C’est dire s’il est crucial de partir à la retraite en ayant validé tous ses trimestres. Pour éviter la décote, il suffit de connaître sa durée d’assurance et de travailler (et donc de cotiser) jusqu’à atteindre le nombre de trimestres de cotisation exigé. La durée d’assurance requise est indiquée dans le relevé individuel de situation (RIS) envoyé par courrier à tous les assurés à leurs 35 ans, puis tous les cinq ans. Vous pouvez également consulter votre RIS à tout moment en vous connectant à l’espace personnel de votre compte retraite, disponible sur info-retraite.fr.

En ce qui concerne la durée d’assurance, il est possible de valider seulement quatre trimestres au maximum par année. Par ailleurs, sachez qu’à côté des trimestres réellement cotisés, il existe toute une série de trimestres « assimilés ». Il s’agit de trimestres validés sans contrepartie de cotisation. Ces trimestres « gratuits », qui permettent de compenser des périodes durant lesquelles l’assuré se trouve dans l’impossibilité de travailler (maternité, maladie, invalidité...), sont pris en compte dans la durée d’assurance. Ils sont octroyés selon des règles spécifiques et donnent quelquefois droit à un nombre limité de trimestres :

  • Trimestres assimilés au titre du service militaire : 4 ou 5 trimestres.
  • Trimestres assimilés au titre de la maternité : 8 trimestres par enfant dans le secteur privé, 4 trimestres par enfant dans le secteur public.
  • Trimestres assimilés au titre de la maladie : 1 trimestre tous les 60 jours d’indemnités journalières versées par l’Assurance maladie.
  • Trimestres assimilés au titre du chômage : 1 trimestre tous les 50 jours d’allocations chômage versées par Pôle emploi.
  • Trimestres assimilés au titre de l’invalidité : 1 trimestre tous les 90 jours de versement d’une pension d’invalidité.
  • Trimestres assimilés au titre de l’activité partielle (la nouvelle appellation du chômage partiel) : 1 trimestre tous les 50 jours d’indemnisation.

Enfin, il faut savoir que la décote est automatiquement supprimée si les droits sont liquidés à l’âge de retraite à taux plein, fixé à 67 ans. Si vous travaillez jusqu’à 67 ans, aucune minoration ne sera ainsi appliquée sur vos pensions de vieillesse même si vous n'avez pas tous vos trimestres.

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Racheter des trimestres

Si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas travailler plus longtemps, il y a un moyen de réduire, voire d’éviter de subir une décote : le rachat de trimestres de cotisation. Ce dispositif, qui permet de racheter des trimestres, peut être utilisé parce que vous avez suivi des études supérieures et/ou parce vous disposez d’années incomplètes de cotisation (moins de quatre trimestres validés dans l’année).
Dans le premier cas, le rachat est autorisé uniquement pour les années ayant donné lieu à l’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur reconnu par l’État. Même si elles ne sont pas qualifiantes, les années de préparation aux concours des grandes écoles (écoles d’ingénieurs, écoles de commerce, Sciences Po, Normale Sup, ENA, Beaux-Arts, Arts Déco...) sont prises en compte. Les années d’études à l’étranger validées par un diplôme reconnu par l'État français sont également éligibles au rachat.

Les années incomplètes de cotisations correspondent aux périodes durant lesquelles l’assuré n’a pas pu valider quatre trimestres dans l’année parce qu’il travaillait à temps partiel, en intérim, en CDD ou en travail saisonnier. Le nombre total de trimestres rachetés (au titre des études et/ou des années incomplètes) est plafonné à 12.

Il n’est pas possible de racheter des trimestres avant 20 ans et après 66 ans. Le prix du trimestre racheté dépend de l’âge du demandeur (plus il est âgé, et plus le coût est élevé), de son niveau de rémunération et de l’option de rachat choisie. L’option 1 permet d’augmenter le taux de pension (le taux plein s’élève à 50 % dans le privé, à 75 % dans le public), tandis que l’option 2 accroit à la fois le taux de pension et le nombre de trimestres cotisés. La seconde est plus avantageuse, donc plus chère.

Le rachat le moins coûteux s’élève à 1 055 € et s’applique pour un jeune de 20 ans qui gagne moins de 34 776 € par an et a choisi l’option 1 (taux de pension seul). Le plus cher se chiffre à 6 684 € le trimestre pour un assuré de 62 ans, aux revenus professionnels supérieurs à 46 368 € par an avec l’option 2 (taux de pension et nombre de trimestres).

Le paiement auprès de la caisse de retraite peut être effectué en une seule fois ou étalé sur un, trois ou cinq ans. Pour les étalements de trois et cinq ans, un taux d’intérêt est appliqué (2,5 % en 2024). Les rachats de trimestres sont entièrement déductibles des revenus à déclarer à l’administration fiscale. Cerise sur le gâteau : cet avantage fiscal ne fait pas partie des « niches fiscales », plafonnées à 10 000 € par an et qui comprennent notamment l’emploi d’un salarié à domicile ou l’investissement dans un dispositif d’immobilier locatif partiellement défiscalisé, du type loi Pinel.

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Décrocher une surcote

Non seulement il existe des dispositifs pour percevoir une retraite complète (sans décote), mais il est possible de toucher une pension majorée grâce à la surcote. Chaque trimestre civil (soit 90 jours) travaillé au-delà de la durée d’assurance permet d’augmenter le montant de sa retraite de 1,25 %. Par exemple, si vous disposez de tous vos trimestres et que vous décidez de travailler un an de plus, votre retraite sera majorée de 5 % (1,25 % x 4).

Contrairement à la décote qui ne peut excéder 25 % (l’équivalent de 20 trimestres manquants), la surcote n’est pas plafonnée. Sachant que vous pouvez travailler jusqu’à 70 ans (au-delà, l’autorisation de l’employeur est nécessaire), il est possible de sensiblement majorer sa future retraite. À noter : le rachat de trimestres ne permet pas d’obtenir une surcote.

À l’image de la décote, la surcote est viagère : le bonus sera perçu jusqu’à votre décès. La pension de réversion - la fraction de votre retraite (de 50 % à 60 % selon les régimes) que touchera votre conjoint survivant à votre mort - bénéficiera également de la majoration.

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