Comment rouler bien équipé en deux-roues motorisé ?

Catherine Drilleaud, Juliette Cédat

9 min


MAJ novembre 2023

Les usagers de deux-roues à moteur représentent seulement 2 % de la circulation routière. Ils sont pourtant les plus exposés au risque d'accident corporel. Les 18-34 ans sont les plus touchés : ils ne constituent que 20 % de la population mais représentent 43 % des motocyclistes tués et 42 % des blessés hospitalisés.

En deux-roues, le risque est indissociable de la pratique, quelle que soit la période, la durée du trajet, l’engin et la cylindrée : pilote et passager, prenez le temps de bien choisir votre équipement de sécurité, et portez-le en toutes circonstances.

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Comment rouler bien équipé en deux-roues motorisé ?

Chuter glisser à deux-roues, même à faible vitesse, est rarement anodin : abrasions, brûlures, fractures, lésions articulaires. Le port d’un équipement adapté fait la différence. Sur dix conducteurs, sept ont au moins chuté une fois et près de la moitié d’entre eux ont été blessés !

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Quels sont les équipements individuels obligatoires ?

Que vous soyez conducteur ou passager, pour des raisons de sécurité, certains équipements sont obligatoires et leur défaut est sanctionné par le code de la route.

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des usagers victimes d’un accident mortel ne portait pas de casque
*source ONISR 2017

Le casque

Seuls 83 % des conducteurs et 81 % des passagers portent leur casque systématiquement.
Les traumatismes crâniens sont une cause majeure de handicaps lourds et de décès parmi les motocyclistes et scootéristes.
Un risque méconnu : un casque mal porté (jugulaire non ou mal attachée...) est éjecté dans 70 % des cas et multiplie le risque de blessures graves par trois.

À savoir !

À partir de juillet 2022, une nouvelle homologation des casques de moto est entrée en vigueur : la norme ECE 22.06.

Elle a remplacé la norme ECE 22.05 en place depuis 2007.

Les caractéristiques d’un casque efficace

  • Le casque doit être à la norme européenne en vigueur. Pour une meilleure visibilité, de jour et de nuit, il doit comporter quatre stickers rétro réfléchissants.
  • Le casque intégral à visière est celui qui offre la meilleure protection : il atténue les blessures au menton et à la mâchoire inférieure. Autres avantages : il diminue le bruit et le souffle du vent, dévie les insectes, facilite la concentration, réduit la fatigue… et le risque d’accident. Si vous optez pour un modulable, pratique quand on porte des lunettes : évitez de circuler la mentonnière relevée. Privilégiez cette position à l’arrêt.
  • Le casque doit être à la bonne taille. On ne doit pas pouvoir glisser son pouce entre le front et la doublure, mais il ne doit pas comprimer la tête. Il faut toujours essayer un casque avant de l’acheter.
  • La jugulaire doit être serrée.
  • La vétusté des casques est relevée dans de nombreux cas d'accidents de cyclomotoristes, conducteurs comme passagers : jugulaire usée, mousse intérieure tassée qui n’absorbe plus les chocs...

À savoir !

Un casque doit être changé après tout choc ou accident : la coque et l’amortisseur interne peuvent être altérés et ne plus remplir leurs rôles. La technique progresse : les casques récents sont conçus avec des matériaux plus performants, avec des garnitures démontables. Si celle-ci est tassée et que votre casque bouge quand vous secouez la tête de gauche à droite, changez-le. N’achetez jamais un casque d’occasion.

Attention en cas d'accident !

Laissez aux services de secours le soin de retirer le casque de la victime.

Fondation MAIF agit pour améliorer la sécurité

Plus de cinquante casques de moto et vélo ont été testés sur un nouveau banc d’essai qui simule les risques de blessure pour le cerveau...

Les gants

Les mains sont fortement exposées en cas de chute, de glissade : dans un geste réflexe, on souhaite amortir le choc avec ses mains. De nombreuses blessures sont parfois graves et invalidantes (coupures, brûlures par abrasion, fractures, amputations).

Il existe deux niveaux de protection :

  • Niveau 1 : conduite urbaine, plus particulièrement pour les conducteurs et passagers de scooters et de cyclomoteurs (en tissu ou cuir léger).
  • Niveau 2 : conduite routière. Le cuir épais ou le Kevlar® offre une meilleure résistance à l’abrasion et les gants sont plus couvrants au-dessous du poignet.

Ils doivent être essayés avant l’achat, être certifiés CE et doivent être portés par le conducteur comme par le passager éventuel.

vgn-logo-deux-roues.png (Illustration)


Le non-port de gants certifiés CE est sanctionné d’une amende de troisième classe et du retrait d'un point sur le permis de conduire.

En cas de contrôle, le conducteur s’expose à une amende de 68 €, minorée à 45 € en cas de paiement dans les 15 jours (prix moyen d’une paire de gants certifiés CE) et le retrait d’1 point sur son permis de conduire.

Le gilet de haute visibilité

Depuis janvier 2016, tous les conducteurs de deux-roues ou trois-roues motorisés ont l’obligation d’avoir à portée de main un « gilet de haute visibilité » disposant d’un marquage CE.

En cas d’arrêt d’urgence, ce gilet rétroréfléchissant permet d’être mieux vu des autres usagers de la route.

Les contrevenants seront passibles d’une amende de 11 € en cas d’absence du gilet à bord et de 135 € s’ils ne le portent pas à la suite d’un arrêt d’urgence.

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Quels sont les équipements fortement recommandés ?

Le blouson

La protection du haut du corps est trop souvent négligée : les blessures aux bras représentent la moitié des blessures, avec plus particulièrement un risque de fractures au niveau de la clavicule et du coude.

En toute saison, quel que soit l’usage, que l’on soit cyclomotoriste ou motocycliste :

  • Privilégiez les vestes et blousons en Kevlar® ou cuir qui assurent une protection supérieure, et offrent une meilleure résistance au déchirement et à l’abrasion.
  • Choisissez, si possible, un blouson équipé d’une protection dorsale, de renforts et de coques au niveau du coude et des épaules qui limitent le risque de fractures ; il doit être ajusté pour ne pas se retrousser en cas de glissade (veillez au resserrement au niveau des poignets) et il doit pouvoir se mettre sur des vêtements chauds (hiver).
  • Optez de préférence pour un vêtement clair, comportant des éléments fluorescents ou réfléchissants.

Le mieux est de s’équiper d’un blouson présentant une étiquette CE et un logotype moto.

vgn-logo-deux-roues.png (Illustration)


  • Vestes et blousons sont définis en quatre zones différentes. Pour recevoir l'homologation (norme EN 13595), chaque zone doit obtenir des résultats suffisants aux tests d'abrasion, d'éclatement et de perforation.
  • Les coques et protections sont également normées (EN 1621).

Le gilet ou le blouson airbag moto

En cas de choc, le gilet ou le blouson, en se gonflant, permet au motocycliste d’être mieux protégé des chocs au niveau des cervicales, du dos et du thorax. Le temps d’activation ne doit pas dépasser 200 ms (norme EN 1621-4).

Deux systèmes existent :

  • Déclenchement par câble : ce système mécanique oblige à s’attacher avant de partir. Considéré comme fiable, il présente néanmoins l’inconvénient de se déclencher uniquement lorsque le motocycliste se désolidarise de son deux-roues. Le temps de réaction peut également fluctuer en fonction de la tension du câble.
  • Déclenchement radiocommandé : un système électronique, via trois capteurs, commande le déclenchement. La fiabilité de l’électronique doit néanmoins s’améliorer ; de plus, ce principe a un inconvénient, car en cas de changement de moto, il faut démonter les capteurs.

Le pantalon

Les membres inférieurs sont les plus exposés aux chocs et aux blessures lors d’une chute.

L’absence de pantalon adapté va exposer à des risques importants de brûlures en cas de glissade. L’absence de renforts au niveau du genou, du bassin ou des hanches va entraîner plus de fractures, puisque ce sont les premières zones exposées lors d’une chute.

Un taux de protection important
Dans 96 % des cas d’accidents de cyclomotoristes, le port d’un pantalon adapté (Kevlar® ou cuir) permet d’éviter les blessures ou de les atténuer (MAIDS, Étude approfondie sur les accidents en motocycles).

Des solutions pour s’équiper en toutes circonstances
Différents modèles sont proposés en fonction des usages et des saisons : pantalon de cuir avec protections incorporées, surpantalon en matériaux résistants, respirants et étanches, à coutures renforcées.
Rouler jambes nues, l’été, est à proscrire, même pour un court trajet. Évitez également les pantalons de toile légère.

  • Si le cuir reste le matériau idéal, il existe des pantalons spécifiques, plus sobres, qui protègent la peau. Les jeans Kevlar® dotés de renforts améliorent la protection grâce à leur résistance à l’abrasion.
  • Un pantalon équipé de renforts au niveau des tibias, des genoux et des hanches offrira une protection supérieure.
  • Il doit être assez large pour être confortable tout en étant suffisamment serré pour protéger des chocs.
  • Un pantalon doté d’empiècements réfléchissants ou fluorescents contribue à être mieux perçu des autres usagers.

Le mieux est de s’équiper d’un pantalon présentant une étiquette CE et un logotype moto.

vgn-logo-deux-roues.png (Illustration)


Les chaussures

Les membres inférieurs sont les plus exposés aux chocs et aux blessures lors d’une chute.

Les chaussures de villes ou légères (sandales, escarpins, ballerines...) sont tout à fait inadaptées : trop basses, elles ne protègent pas la cheville, d'où des risques de luxation, d’entorse voire de fracture de la malléole. Faute de renfort au niveau du coup de pied, l’usager, en cas de chute, est également plus fréquemment exposé à un risque d’écrasement. Les chaussures de ville ont aussi la fâcheuse habitude, comme le casque, d’être éjectées et de laisser les pieds sans aucune protection.

  • Les chaussures les plus protectrices sont les bottes ou bottines équipées de renforts et coques au niveau des orteils et de la cheville : elles permettent de réduire les risques de fractures et d’entorses.
  • Faute de bottes, il faut choisir des chaussures hautes et étanches, qui ne glissent pas.
  • Elles doivent être souples et ne pas gêner le freinage ou le passage de vitesse.
  • S’organiser pour emporter des chaussures légères pour les enfiler à l’arrivée est une solution simple, efficace qui permet de concilier sécurité, esthétisme et confort.

Un taux de protection important
Dans 89 % des cas d’accident de cyclomotoristes, porter des bottes permet d’éviter les blessures ou de les atténuer. Ce taux de protection est de 93 % pour les motocyclistes (MAIDS, Étude approfondie sur les accidents en motocycles).

Le mieux est de s’équiper de chaussures présentant une étiquette CE et un logotype moto.

vgn-logo-deux-roues.png (Illustration)


  • Les bottes de moto EPI (Équipement de protection individuelle) sont normées EN 13634.
  • Sont certifiées les bottes ou bottines qui ont une hauteur minimale de 16,2 cm pour les pointures inférieures au 36, et de de 19,2 cm pour celles supérieures au 45 (elles sont soumises à des tests d’abrasion et de résistance à la perforation).

Une étude menée en 2019 par Assurance Prévention démontre que les conducteurs de deux et trois roues, et encore plus les usagers de scooters, négligent trop souvent le port de vêtements spécifiques. Le déficit d’équipement est encore plus important pour les passagers… surtout l’été. Durant cette période, un usager sur dix néglige le port du casque, pourtant obligatoire.

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Nos solutions d'assurance pour rouler serein

Se protéger, c’est la priorité

En cas d’accident corporel, une indemnisation renforcée :

  • Frais médicaux et d’hospitalisation restés à charge après intervention des organismes sociaux.
  • Prise en charge des pertes de revenus dans la limite d'un plafond mensuel de 15 000 €. Après interventions d'autres organismes, MAIF complète, à hauteur de la perte subie, les prestations qui peuvent être versées par la Sécurité Sociales, de tout autre organisme de prévoyance collective et par l'employeur.
  • Service d’aide à la personne.Garanties d'assistance pour la victime et son entourage. une Une indemnisation des séquelles pour la victime.

Garanties incluses dans le contrat PACS

Le contrat Pacs est une assurance corporelle du conducteur qui garantit un accompagnement optimal en cas d'accident...

Savoir que son équipement l’est aussi, c’est mieux.

  • Indemnisation en valeur à neuf de votre casque et de votre gilet airbag s’il est irréparable.

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Contrôle technique obligatoire pour les deux-roues à partir d’avril 2024

Au 15 avril 2024, l’obligation du contrôle technique pour les véhicules deux-roues, trois-roues et quadricycle motorisés s'appliquera progressivement en fonction des véhicules, de leurs âges et des plaques d’immatriculation.

Il concernera :

  • Les cyclomoteurs
  • Les motos
  • Les scooters
  • Les tricycles à moteur
  • Les quadricycles légers et lourds

Les véhicules immatriculés avant janvier 2017 auront jusqu’à la fin de l’année 2024 pour effectuer leur contrôle technique. Quant aux séries de 2017 à 2019, elles auront jusqu'à 2025. La validité du contrôle sera de 3 ans et s’imposera pour souscrire votre assurance.

Attention

La mise en place du contrôle technique ne concerne pas les motos utilisées dans le cadre de compétition sportives.

Effectuer le contrôle technique

Pour savoir où se rendre pour effectuer le contrôle technique et savoir comment il se déroulera, cliquez sur le lien ci-dessous.

Côté MAIF

  • À la MAIF, gants, blousons, pantalons, chaussures sont couverts par l’option objets transportés du contrat d'assurance moto MAIF ou par l'assurance habitation MAIF.
  • Un problème, une solution : en cas de panne, d’accident ou de vol, vous bénéficiez d’une assistance aux déplacements pour vous et votre passager.

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