Comment rouler bien équipé en deux-roues motorisé ?

Catherine Drilleaud, Juliette Cédat

9 min


MAJ avril 2024

En 2020, 8,3 % des Français possédaient un deux-roues motorisé. Ce mode de transport, beaucoup plus risqué que la voiture, nécessite d’arborer un équipement adapté. Pour renforcer votre sécurité, le contrôle technique est devenu obligatoire.

Les usagers de deux-roues

sont

les plus exposés aux risques d’accident corporel

Les 18/34 ans

sont

les plus touchés

43 %

des motocyclistes tués

ont entre 18 et 24 ans

42 %

Des blessés hospitalisés

ont entre 18 et 24 ans1

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Contrôle technique obligatoire pour les deux-roues depuis avril 2024

Depuis le 15 avril 2024, le contrôle technique obligatoire est progressivement étendu aux véhicules motorisés à deux roues et trois-roues ainsi qu’aux quadricycles.

Sont concernés :

  • cyclomoteurs
  • motos
  • scooters à 2 et 3 roues
  • tricycles et quadricycles à moteur (quads…)

Le contrôle technique doit être réalisé :

  • avant le 14 août 2024 pour les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 2017 ayant une date de première mise en circulation avant le 15 avril ;
  • avant la fin 2024 pour les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 2017 ayant une date de première mise en circulation après le 15 avril ;
  • avant la fin 2025 pour les véhicules immatriculés entre 2017 et 2019 ;
  • en 2026 pour les véhicules immatriculés entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021.

Si votre véhicule a été immatriculé après le 1er janvier 2022, le premier contrôle technique doit être réalisé dans les 4 ans et demi à 5 années qui suivent sa mise en circulation.

Bon à savoir

  • Le contrôle technique des deux-roues est valable pendant 3 ans.
  • Il ne concerne pas les motos utilisées uniquement dans le cadre de compétitions sportives.
  • Le tarif du contrôle technique est libre et non réglementé.
  • Des dispositions spéciales sont aussi appliquées aux motos de collection.

Qu’est-ce qui est contrôlé ?

Votre véhicule est soumis à une batterie de tests :

  • freins ;
  • émissions polluantes et sonores ;
  • équipements électriques (feux, klaxon, voyants…) ;
  • guidon ou volant, fourche, colonne… ;
  • essieux, roues, pneus et suspensions ;
  • rétroviseurs et éléments réfléchissants...

En 2025, les centres seront progressivement équipés de céléromètres. Les cyclomoteurs et scooters de moins de 50 cm3 qui dépassent les 45 km/h seront recalés et soumis à contre-visite.

Où effectuer le contrôle technique ?

Le contrôle technique dot être effectué dans un centrée agréé pour ce type de véhicules : renseignez-vous avant de prendre rendez-vous !
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Pourquoi rouler bien équipé en deux-roues motorisé ?

Une étude menée en 2019 par Assurance Prévention démontre que les conducteurs de deux et trois roues, et plus encore les usagers de scooters, négligent trop souvent le port de vêtements spécifiques. Le déficit d’équipement est encore plus important pour les passagers, surtout l’été. Durant cette période, un usager sur dix néglige le port du casque, pourtant obligatoire.

Sur deux-roues, pourtant, le risque est indissociable de la pratique, quelle que soit la période, la durée du trajet, l’engin et la cylindrée. Chuter ou glisser à deux-roues, même à faible vitesse, est rarement anodin : abrasions, brûlures, fractures, lésions articulaires...

Sur dix conducteurs, sept ont chuté au moins une fois et près de la moitié d’entre eux ont été blessés !

Pilote ou passager, prenez le temps de bien choisir votre équipement de sécurité et portez-le en toutes circonstances.

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Quels sont les équipements individuels obligatoires ?

Certains équipements sont obligatoires et leur défaut est sanctionné par le code de la route.

1/5
des usagers victimes d’un accident mortel ne portait pas de casque2

Le casque

Les traumatismes crâniens sont une cause majeure de handicaps lourds et de décès parmi les motocyclistes et scootéristes. Malgré cela, 17 % des conducteurs et 19 % des passagers ne portent pas leur casque systématiquement.

À savoir !

  • Un casque mal porté (jugulaire non ou mal attachée...) est éjecté dans 70 % des cas et multiplie le risque de blessures graves par trois.
  • Depuis juillet 2022, une nouvelle homologation des casques de moto est entrée en vigueur : la norme ECE 22.06. Elle remplace la norme ECE 22.05 en place depuis 2007.

Les caractéristiques d’un casque efficace

Il faut essayer votre casque avant de l’acheter !

  • conforme à la norme européenne en vigueur ;
  • quatre stickers rétro réfléchissants (pour une meilleure visibilité de jour et de nuit) ;
  • ni trop lâche ni trop serré : il ne doit pas comprimer la tête mais on ne doit pas pouvoir glisser son pouce entre le front et la doublure ;
  • jugulaire serrée.

À savoir

  • Le casque intégral à visière est celui qui offre la meilleure protection : il atténue les blessures au menton et à la mâchoire inférieure. Autres avantages : il diminue le bruit et le souffle du vent, dévie les insectes, facilite la concentration, réduit la fatigue et le risque d’accident.
  • Si vous optez pour un casque modulable, pratique quand on porte des lunettes, évitez de circuler la mentonnière relevée.
  • La vétusté des casques est relevée dans de nombreux cas d'accidents de cyclomotoristes, conducteurs comme passagers : jugulaire usée, mousse intérieure tassée qui n’absorbe plus les chocs...
  • Un casque doit être changé après tout choc ou accident : la coque et l’amortisseur interne peuvent être altérés et ne plus remplir leurs rôles.
  • La technique progresse : les casques récents sont conçus avec des matériaux plus performants et des garnitures démontables. Si celle-ci est tassée et que votre casque bouge quand vous secouez la tête de gauche à droite, changez-le.
  • N’achetez jamais un casque d’occasion.

Le non-port du casque est sanctionné d’une amende allant jusqu’à 750 € et d’un retrait de 3 points sur le permis.

Fondation Maif agit pour améliorer la sécurité

Plus de cinquante casques de moto et vélo ont été testés sur un nouveau banc d’essai qui simule les risques de blessure pour le cerveau...

Les meilleurs casques La page s'ouvre dans un nouvel onglet

Attention en cas d'accident !

Laissez aux services de secours le soin de retirer le casque de la victime.

Les gants

Les mains sont fortement exposées en cas de chute et de glissade : dans un mauvais geste réflexe, on tente de les utiliser pour amortir le choc. De nombreuses blessures sont graves et invalidantes (coupures, brûlures par abrasion, fractures ou amputations). Pour ces raisons, les gants sont obligatoires pour le conducteur et pour le passager.

Il existe deux niveaux de protection :

Niveau 1 : conduite urbaine
Tissu ou cuir léger, plus particulièrement pour les conducteurs et passagers de scooters et de cyclomoteurs.

Niveau 2 : conduite routière
Le cuir épais ou le Kevlar® offre une meilleure résistance à l’abrasion et les gants sont plus couvrants au-dessous du poignet.

Les gants doivent être certifiés CE et essayés avant l’achat.

En cas de contrôle, le conducteur démuni de gants certifiés CE s’expose à une amende de 68 €, minorée à 45 € en cas de paiement dans les 15 jours (prix moyen d’une paire de gants certifiés CE) et le retrait d’un point sur son permis de conduire.

Le gilet de haute visibilité

  • En cas de panne et d’arrêt d’urgence, le conducteur de deux-roues motorisés doit revêtir un gilet jaune marqué CE qui permet d’être mieux vu des autres usagers de la route.
  • Ce gilet doit donc être tenu à portée de main en toutes circonstances.
  • Le non-port du gilet est passible d’une amende de 38 € (jusqu’à 135 € si non-port après un arrêt d’urgence).

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Quels sont les équipements fortement recommandés ?

Le blouson

La protection du haut du corps est trop souvent négligée : les blessures aux bras représentent la moitié des blessures, avec plus particulièrement un risque de fracture au niveau de la clavicule et du coude.

En toute saison, quel que soit l’usage, que l’on soit cyclomotoriste ou motocycliste :

  • privilégiez les vestes et blousons en Kevlar® ou en cuir qui assurent une protection supérieure et offrent une meilleure résistance au déchirement et à l’abrasion.
  • choisissez, si possible, un blouson équipé d’une protection dorsale, de renforts et de coques au niveau du coude et des épaules qui limitent le risque de fractures.
  • le blouson doit être ajusté pour ne pas se retrousser en cas de glissade (veillez au resserrement au niveau des poignets) et il doit pouvoir se mettre sur des vêtements chauds en hiver.
  • optez de préférence pour un vêtement clair comportant des éléments fluorescents ou réfléchissants.
  • vestes et blousons sont définis en quatre zones différentes. Pour recevoir l'homologation EN 13595, chaque zone doit obtenir des résultats suffisants aux tests d'abrasion, d'éclatement et de perforation.
  • les coques et protections sont également normées (EN 1621).

Le gilet-airbag ou blouson-airbag

En cas de choc, le gilet ou le blouson se gonfle, permettant une meilleure protection des cervicales, du dos et du thorax. Le temps d’activation ne doit pas dépasser 200 ms (norme EN 1621-4).

Plusieurs systèmes existent :

  • déclenchement par câble : ce système mécanique oblige à s’attacher avant de partir. Considéré comme fiable, il présente néanmoins l’inconvénient de se déclencher uniquement lorsque le motocycliste se désolidarise de son deux-roues. Le temps de réaction peut également fluctuer en fonction de la tension du câble.
  • déclenchement radiocommandé : un système électronique, via trois capteurs, commande le déclenchement. La fiabilité de l’électronique doit néanmoins s’améliorer.
    Attention : en cas de changement de moto, il faudra démonter les capteurs.
  • déclenchement par capteurs embarqués : c’est la technologie IN&MOTION, les capteurs et accéléromètres sont présents dans le gilet et déclenchent l’airbag en autonomie.

Le pantalon

Les membres inférieurs sont les plus exposés aux chocs et aux blessures lors d’une chute. Rouler jambes nues est à proscrire, même pour un court trajet. Évitez également les pantalons de toile légère.
En cas d’accident, l’absence de pantalon adapté et de renfort aux genoux, hanches et bassin expose à des risques importants de brûlures et de fractures.
Dans 96 % des cas, le port d’un pantalon adapté (Kevlar® ou cuir) permet d’éviter les blessures ou de les atténuer (MAIDS, Étude approfondie sur les accidents en motocycles).

Des pantalons pour toutes les circonstances

Différents modèles sont proposés en fonction des usages et des saisons : pantalon de cuir avec protections incorporées, surpantalon en matériaux résistants, respirants et étanches, à coutures renforcées.

  • Si le cuir reste le matériau idéal, il existe des pantalons spécifiques, plus sobres, qui protègent la peau. Les jeans Kevlar® dotés de renforts améliorent la protection grâce à leur résistance à l’abrasion.
  • Un pantalon équipé de renforts au niveau des tibias, des genoux et des hanches offrira une protection supérieure.
  • Le pantalon doit être assez large pour être confortable tout en étant suffisamment serré pour protéger des chocs.
  • Un pantalon doté d’empiècements réfléchissants ou fluorescents contribue à être mieux perçu des autres usagers.

Les chaussures

Les membres inférieurs sont les plus exposés aux chocs et aux blessures lors d’une chute. Les chaussures de villes ou légères (sandales, escarpins, ballerines...) sont tout à fait inadaptées. Elles ne protègent pas la cheville, d'où des risques de luxation, d’entorse ou de fracture de la malléole. Faute de renfort au niveau du coup de pied, l’usager, en cas de chute, est également plus fréquemment exposé à un risque d’écrasement. Les chaussures de ville ont aussi la fâcheuse habitude, comme le casque, à ’être éjectées et de laisser les pieds sans aucune protection.

  • Les chaussures les plus protectrices sont les bottes ou bottines équipées de renforts et coques au niveau des orteils et de la cheville : elles permettent de réduire les risques de fractures et d’entorses.
  • Faute de bottes, il faut choisir des chaussures hautes et étanches, qui ne glissent pas.
  • Elles doivent être souples et ne pas gêner le freinage ou le passage de vitesse.

Astuce

Emporter des chaussures légères pour les enfiler à l’arrivée est une solution simple, efficace qui permet de concilier sécurité, esthétisme et confort.

Un taux de protection important

Dans 89 % des cas d’accident de cyclomotoristes, les bottes évitent les blessures ou les atténuent. Ce taux de protection est de 93 % pour les motocyclistes (MAIDS, Étude approfondie sur les accidents en motocycles).
Les bottes de moto EPI (Équipement de protection individuelle) sont normées EN 13634. Sont certifiées les bottes ou bottines qui ont une hauteur minimale de 16,2 cm pour les pointures inférieures au 36, et de 19,2 cm pour celles supérieures au 45 (elles sont soumises à des tests d’abrasion et de résistance à la perforation).

À savoir

Préférez toujours vos équipements étiquetés CE portant un logotype moto.

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Nos solutions d'assurance pour rouler serein

Vous protéger, c’est la priorité

En cas d'accident corporel, le contrat Assurance corporelle conducteur passager (PACS) bénéficie d'une indemnisation renforcée.
En cas d’accident corporel, notre assurance moto (VAM) prévoit un premier niveau de protection. Pour une indemnisation renforcée et un accompagnement optimal, nous recommandons le contrat Assurance corporelle conducteur passager (PACS) :

  • frais médicaux et d’hospitalisation restés à charge après intervention des organismes sociaux.
  • prise en charge des pertes de revenus dans la limite d'un plafond mensuel de 15 000 €. MAIF complète, à hauteur de la perte subie, les prestations qui peuvent être versées par la Sécurité Sociale, par tout autre organisme de prévoyance collective et par l'employeur.
  • versement d’un capital en cas de séquelles liées à l’accident.
  • services d'assistance à domicile (repas, ménage, garde d'enfants...), d'assistance psychologique et soutien scolaire pour la victime.

Notre assurance moto (VAM) prévoit :

  • l’indemnisation de votre casque, de vos gants et de votre gilet airbag (s’ils sont irréparables) en cas d’accident.
  • l'indemnisation des autres équipements (blousons, pantalons, chaussures…) est couverte par l’option Objets transportés ou par l'Assurance habitation MAIF.

Votre assistance 24h/24 en cas de panne ou d'accident

Dès notre première formule d’assurance, vous êtes dépannés lors de vos déplacements à plus de 50 km de chez vous (ou 20 km pour la Guadeloupe, Martinique et Réunion). Votre passager est également pris en charge et rapatrié. Pour bénéficier d’une assistance sans franchise kilométrique, y compris si votre véhicule est en panne à votre domicile, vous pouvez souscrire l’option “panne 0 km” ou opter pour la formule Tous risques Plénitude.

En savoir plus : Assurance moto - Devis 2 roues - MAIF

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