Comment se protéger contre le home-jacking ?

Le home-jacking désigne le cambriolage d’une maison ou d’un appartement en présence de ses occupants. Il se distingue en cela des cambriolages "traditionnels", où les habitants sont absents. 

Lors d'une tentative de home-jacking, les cambrioleurs peuvent agir sans se faire remarquer. Mais il arrive aussi qu'ils commettent des violences pour obtenir des codes de cartes bancaires, se faire ouvrir un coffre-fort ou se faire remettre des bijoux ou de l’argent liquide.

Historiquement, lors des home-jacking, les cambrioleurs se limitaient à rechercher les clés de voiture avec l’idée de la dérober sans avoir à la forcer. 

Aujourd’hui, ils profitent de plus en plus souvent de la présence des occupants pour prendre ou se faire remettre par la force : 

• Des liquidités,
• Des biens de valeur facilement revendables (bijoux, téléphones, objets précieux…).

Les sanctions pénales qui pèsent sur les cambrioleurs sont lourdes. Alors avant de commettre un home-jacking, ceux-ci vont s'assurer de l'intérêt de l'opération. Ils vont commencer par s'intéresser aux signes extérieurs de richesse de leurs victimes.

Concrètement, les voleurs vont observer : 

• Le quartier (les zones résidentielles huppées étant privilégiées),
• La qualité de l’habitation (immeuble de prestige, maison de maître rénovée, maison contemporaine d’architecte, présence d’une piscine en dur, etc.),
• Le prestige des véhicules stationnés devant la maison ou l’immeuble...

Les cambrioleurs vont également se servir des réseaux sociaux pour identifier leurs prochaines victimes. 

A partir des vidéos et photos partagées sur les plateformes, ils vont pouvoir collecter de précieuses informations sur l'agencement des habitations et les objets de valeurs qu'elles abritent. Ils vont aussi s'informer sur les habitudes de vie de leurs cibles (horaires, personnes présentes, sorties habituelles, départ en vacances, présence d’une alarme, endroit où sont déposées les clés…).

Les tentatives de home-jacking peuvent avoir lieu de jour comme de nuit. Deux modes opératoires sont généralement adoptés.

Les cambrioleurs vont s’introduire dans l'habitation, en passant par une fenêtre ouverte, en forçant discrètement un point d’accès... Ils dérobent ensuite leur butin avant de disparaître, sans confrontation directe avec les occupants.  

Dans ce cas, pour accéder au logement sans déclencher l’alarme auprès du centre de télésurveillance, les malfrats peuvent avoir recours à différents subterfuges : 

• Passer, à l’heure du repas ou en soirée, par une véranda ouverte en été,
• Se faire passer pour des policiers, des pompiers, un agent EDF, un livreur, une victime d’un accident… pour inciter les occupants à leur ouvrir,
• Attendre qu’un des occupants rentre chez lui pour le prendre en otage devant son logement et l’obliger à ouvrir la porte et à désactiver l’alarme,
• Frapper à la porte et rentrer en force dans l’habitation.

Les cambrioleurs peuvent ensuite infliger des violences psychiques et physiques à leurs victimes afin de leur extorquer des informations (codes de cartes bancaires, identifiants de matériel électronique, etc) et les contraindre à leur remettre tous les biens de valeur présents dans la maison ou l’appartement.

• Enfermez-vous, si cela est possible, 
• Puis donnez l’alerte en appelant le 17, 
• Dans tous les cas, n’allez pas à la rencontre des cambrioleurs. Attendez les secours qui ne tarderont pas à venir.

• Ne résistez pas. Coopérez pour éviter que la situation ne dégénère en une agression physique. Les intrus sont susceptibles d'être très violents. C'est là l'un des principaux dangers du home-jacking. Inutile de prendre des risques, 
• Essayez de mémoriser les éléments qui permettront d'identifier les voleurs : taille, vêtements, traits physiques, langage…

• Alertez les forces de l’ordre,
• Protégez les traces et indices :
  • Ne touchez à aucun objet, aucun interrupteur (un des voleurs a pu les manipuler en fouillant et laisser des traces exploitables par la police),
  • Ne touchez à aucune fenêtre ou porte empruntée par les cambrioleurs, 
  • Ne laisser personne, à part les forces de l’ordre ou les secours s’il y a des blessés, entrer dans votre habitation. 
• Déposez plainte auprès des autorités (commissariat, gendarmerie).

Sur son site « Ma Sécurité », le ministère de l’Intérieur revient sur quelques règles simples qu’il convient de suivre pour réduire le risque de cambriolage quand on est chez soi : 

• Equipez votre porte d’entrée d’un système de fermeture fiable et d’un moyen de contrôle visuel (œilleton, entrebâilleur),
• Fermez-la à double tour dès que vous rentrez et ne laissez pas les clés dessus s’il s’agit d’une porte vitrée,
• Installez des équipements de protection qui vont compliquer la tâche des cambrioleurs. Par exemple : des volets aux fenêtres, des éclairages programmés, des détecteurs de présence, une alarme reliée à un centre de télésurveillance…

Installer un système de télésurveillance est un bon moyen de dissuader les cambrioleurs.

Ces dispositifs comprennent :

• Des caméras de surveillance installées à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de l’habitation. Elles permettent au centre de télésurveillance de rapidement informer les forces de l’ordre en cas de cambriolage et de recueillir des preuves,
• Des détecteurs d’ouverture et de mouvement, installés sur les portes et les fenêtres. Actifs même en présence des occupants, ils donnent l’alarme en cas d’intrusion ou de tentative d’intrusion.

Très souvent lors des home-jacking, les cambrioleurs volent la voiture de leurs victimes. Pour limiter ce risque, adoptez les bons réflexes :

• Verrouillez votre véhicule même dans votre garage, pour empêcher les cambrioleurs de le démarrer, sans clé, grâce à un dispositif de mouse jacking,
• Ne laissez jamais votre carte grise ni vos papiers d'identité dans la boite à gants,
• Ne laissez pas les clés à proximité du véhicule,
• Installez une canne antivol sur les véhicules de collection, si vous en possédez un.

Si vous êtes victime d’un home-jacking, sachez que votre assureur peut intervenir dans le cadre de votre assurance habitation.

En s’introduisant chez vous, les cambrioleurs ont fracturé la porte ou brisé une fenêtre ? Afin d’éviter un sur-sinistre, votre assureur peut, en urgence, mandater un artisan afin qu’il procède aux premières opérations de sécurisation des lieux (changement d’une vitre, remplacement d’une serrure…).

Les biens volés ou détériorés lors du home-jacking sont couverts par votre assurance habitation, sous réserve des conditions prévues au contrat. Vous noterez que des exclusions sont généralement pratiquées concernant l’argent liquide et les biens de grande valeur (qu’il convient d’assurer de manière spécifique).

Être victime d’un home-jacking est très traumatisant, qu’il ait été ou non accompagné de violences physiques.

N'hésitez pas à consulter votre contrat.

Le plus souvent, votre assurance habitation contient une garantie recours. Celle-ci permet à votre assureur d’exercer un recours judiciaire contre les cambrioleurs, une fois identifiés, et d'obtenir le dédommagement de votre préjudice.

Pour toutes ces raisons, il est essentiel d'informer votre assureur dans les plus brefs délais en lui communiquant notamment le récépissé de dépôt de plainte remis par les forces de l'ordre.