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FICHE PRATIQUE #ÇaYestJeSuisProf

Comment préparer mon premier projet de classe ?

Agence Tralalere

45 min


MAJ septembre 2023

On pense souvent à l’école comme le lieu de préparation à la vie d’adulte, à ses codes, ses droits et ses devoirs. Pourtant, comme le résume très bien John Dewey, philosophe américain du début du xxe siècle, « l’école n’est pas un moyen d’adapter l’enfant à la société des adultes ; l’école est la société où l’enfant se prépare à la société qui sera la sienne demain » (Dewey, 1916).

Mais comment faire alors pour regarder l’école comme une société à part entière dont les élèves et les adultes se sentent co-responsables ? Comment permettre une « cohabitation harmonieuse » et développer le sentiment d’appartenance à un collectif ? Le projet de classe puise dans les pédagogies actives pour engager les élèves dans leurs apprentissages en fédérant un groupe autour d’un projet commun. Dans ce projet, on fait, on construit… et on apprend ! À travers la mise en œuvre des programmes, l’implication des élèves dans la vie de la classe ou leur engagement dans des actions collectives, cette fiche pratique propose des pistes concrètes pour une démarche de projet qui favorise le vivre-ensemble dans la classe et à l’école. Concernant les aspects logistiques de l’organisation de projets, sorties et voyages scolaires, la fiche pratique « Ma première sortie scolaire » vous apportera des conseils pratiques en vue de leur préparation.

ÇaYestJeSuisProf ! - saison 4 - Épisode 2 : Mon premier projet de classe

Laetitia, enseignante d’anglais, lance une discussion autour du monstre du Loch Ness pour préparer ses élèves de troisième C au voyage de fin d’année en Écosse. Mais le débat s’envenime rapidement, révélant des tensions au sein de la classe. Comment rétablir l’esprit de groupe avant le voyage ?

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Comment engager les élèves dans des projets collectifs ?

Les tiers-lieux, ces espaces ouverts à divers publics, en sont la plus récente manifestation : pour mieux vivre ensemble, il faut faire ensemble. En effet, pour améliorer le climat scolaire, il ne suffit pas de viser le bien-être de chacun des membres de la communauté indépendamment. Une dimension collective doit être donnée à une telle entreprise. Les projets collectifs, culturels, sportifs ou autres, ne manquent pas dans un établissement. Leur impact sur le vivre-ensemble dépend notamment de l’étendue du public concerné (élèves, professeurs, parents, agents...) et du degré d’implication des élèves dans leur conduite.

Choisir et s’impliquer dans un projet collectif

  • Informez-vous sur les projets existants. Qu’ils soient à l’année ou sur une semaine, proposés pour la première fois ou mis en oeuvre depuis quinze ans, artistiques, culturels ou d’éducation à la citoyenneté, les projets font la vie de votre établissement. La prérentrée est traditionnellement l’occasion de faire le point sur les projets prévus dans l’année. Professeurs d’EPS, infirmiers ou encore référents culture, les porteurs et porteuses de projet cherchent bien souvent des collègues pour les aider. Participer à un projet, c’est bien souvent l’occasion d’exprimer différemment son engagement professionnel, autrement qu’à travers la transmission de son savoir académique. C’est aussi l’occasion de voir les élèves et ses collègues sous un autre angle et de créer du lien social dans l’établissement.
  • Mesurez le temps et l’investissement demandés. C’est le revers de la médaille. Les projets sont pour la plupart menés hors temps d’enseignement. Vous devez alors combiner les différentes tâches qu’ils demandent avec la préparation de vos cours, la correction des copies, etc. Aussi, avant de vous engager dans un projet, prenez le temps de bien l’appréhender, vérifiez qu’il correspond bien à l’image que vous vous en êtes faite et quantifiez le travail qu’il va vous demander : quelques heures ? plusieurs jours ? des mois ? Une fois ces précautions prises, foncez ! Vous n’aurez peut-être pas un retour sur investissement immédiat mais soyez sûr d’une chose : vous en retirerez de l’expérience professionnelle et de nouvelles compétences.
  • Proposez un projet. Après avoir encadré une sortie au théâtre, un atelier au musée ou participé à un voyage scolaire, nul doute que l’envie de lancer votre propre projet vous prendra. Qu’il s’agisse d’un club de programmation ou d’un dispositif de lutte contre le décrochage scolaire, votre idée contribuera sûrement à développer ces liens sociaux qui participent à un bon climat scolaire. De l’idée à la réalisation, attendez-vous à un chemin accidenté. La première étape consiste sûrement à en parler à des collègues et observer l’accueil réservé à votre idée. Tournez-vous vers les plus optimistes sans fermer totalement l’oreille aux avertissements et inquiétudes des plus réticents. Entourez-vous d’une équipe, puis présentez votre idée à la direction de l’établissement. Cette dernière vous sera d’une grande aide pour envisager tous les aspects de votre projet : cadre institutionnel, légal, logistique, articulation avec les projets existants, avec le calendrier de l’année, etc.
  • Anticipez la mise en oeuvre de votre projet. Bien que vous en soyez à l’initiative, le caractère collectif de votre projet force l’anticipation. S’il s’agit d’une sortie, une participation financière des familles doit être discutée en conseil d’administration ou en conseil d’école. Notez qu’aucune participation financière ne peut être demandée dans le cadre d’une sortie obligatoire. Un projet éducatif, lui, aura vocation à être débattu au sein du CESC (Comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté dans le second degré). S’il s’agit d’un projet disciplinaire ou interdisciplinaire, vous gagnerez sûrement à en informer votre corps d’inspection. Dans le cas d’une innovation, le Conseil académique en recherche-développement, innovation et expérimentation (CARDIE) pourra vous aider à monter, suivre et valoriser votre action.
  • Valorisez et accompagnez les projets à l’initiative des élèves. Il n’est pas toujours facile pour des élèves de prendre des initiatives dans leur établissement. Aussi, lorsqu’une telle occasion se présente, essayez de ne pas passer à côté. On le sait bien, trois élèves peuvent venir à la fin d’un cours pour proposer une initiative, mais c’est justement l’heure de la journée où, dans le second degré, par exemple, l’enseignant doit changer de salle, qui se trouve évidemment deux étages plus bas… Si cela vous arrive, proposez-leur un rendez-vous, même dix minutes mais au calme, pour qu’ils vous présentent leur idée. Les élèves ont une vision souvent juste des besoins et difficultés de leur camarades, et soutenir leur projet pourrait vous offrir de belles surprises et une grande satisfaction.

Connecter les projets éducatifs avec les apprentissages scolaires

  • Faites des ponts entre votre programme et les projets de l’établissement. En effet, il faut éviter de faire ressentir aux élèves qu’il y a d’un côté les projets collectifs et concrets où l’on prend du plaisir et de l’autre les cours abstraits. En revanche, si vos élèves perçoivent qu’en participant à votre cours, ils contribuent à la réussite d’un projet qu’ils mènent par ailleurs, non seulement ils s’y impliqueront davantage, mais il y a de grandes chances aussi pour que leurs apprentissages soient ancrés plus en profondeur. Par ailleurs, dans ce cas de figure, le temps de travail sur le projet n’est pas « pris » sur vos séances de cours, ce qui est un « plus » lorsque l’on court après le programme.
  • Enseignez un thème du programme selon une pédagogie de projet. Certes, dans ce cas, il faut intégrer des temps nécessaires à la réalisation du projet : une phase de « rêve » où les élèves s’approprient et influent sur la direction que va prendre le projet, mais aussi une phase de recherche, de planification, de création, d’évaluation, de partage des productions… Cela peut sembler chronophage… et ça l’est d’un certain point de vue. Mais c’est aussi l’occasion pour vos élèves de développer un ensemble de compétences psychosociales, comme l’esprit critique, l’empathie, la gestion des émotions... autant de compétences essentielles pour vivre ensemble mais difficiles à développer dans un cadre disciplinaire exclusif. Par le biais du projet, ils développent leur autonomie et apprennent à entrer efficacement en relation les uns avec les autres.
  • Organisez l’intervention d’une personne extérieure dans votre cours. Expert, chercheur, professionnel, membre d’une association : un intervenant extérieur peut vous aider à donner du sens à votre séquence pédagogique. En tant qu’enseignant, pourtant, vous faites aussi figure d’expert aux yeux de vos élèves. Mais laisser le devant de la scène à un(e) spécialiste du monde extérieur donne une valeur pratique et concrète à votre enseignement. Cela montre aussi à vos élèves que vous êtes capable de vous décentrer : si vous êtes l’organisateur de l’acquisition des savoirs, ceux-ci ne passent pas systématiquement par vous.
  • Organisez un voyage scolaire. Plébiscités par les élèves, les voyages scolaires ou les classes découverte sont l’occasion de nouer des relations plus fortes. Ils vous permettent de montrer un autre visage de vous-même, toujours professionnel, mais hors des murs de la classe et de la relation pédagogique habituelle. Là encore, utilisez l’opportunité du voyage pour offrir à vos élèves une approche différente des apprentissages scolaires. Une fois de retour à l’école, vous pourrez bénéficier à la fois d’une ambiance de classe plus complice, plus solidaire et d’un ensemble d’expériences vécues en commun sur lesquelles construire de nouveaux apprentissages.
  • Proposez un dispositif de « classe ouverte » à vos collègues. Si le vivre-ensemble à l’école est d’abord pensé sous l’angle des relations entre élèves, ou celui des relations entre enseignants et élèves, ne négligez pas l’impact des relations entre les adultes de l’établissement. Par exemple, des pratiques enseignantes cloisonnées rendent difficiles la communication et le suivi des élèves. Aussi, proposez aux collègues volontaires d’inscrire dans un planning un ou plusieurs créneaux sur lesquels ils acceptent d’ouvrir leur classe à leurs pairs. Ces derniers s’inscrivent ensuite pour venir observer leur collègue en situation. S’en suit alors une discussion informelle, souvent tout aussi riche qu’une formation classique.

Repenser le temps et les espaces scolaires avec les élèves

L’organisation du temps comme celle de l’espace sont deux éléments indispensables au succès d’un projet de classe. Impliquer les élèves dans l'amélioration de leur environnement spatiotemporel contribue à les rendre davantage responsables et acteurs de leur école. Par ailleurs, il n’y a rien de tel pour obtenir l’adhésion à un projet de classe.

  • En début d’année, accueillez collectivement tous les élèves. Que ce soit une journée, une demi-semaine, voire une semaine, une période d’intégration des nouveaux élèves leur permet de se rassurer, de prendre leurs marques. Bien entendu, une telle organisation demande de l’anticipation. Là encore, impliquez les élèves plus âgés ou anciens dans la préparation d’activités de découvertes, ludiques, sportives ou de type « brise-glace ». Le jeu du « cow-boy » est un bon exemple puisqu’il nécessite, pour l’emporter, de connaître sur les prénoms de ses camarades de jeu. C’est au cours d’activités partagées par tous que se construit un « esprit » d’établissement, autour de valeurs affirmées collectivement. Un système de tutorat ou de parrainage peut aussi être mis en place entre les nouveaux élèves et les plus anciens.
  • Interrogez l’ensemble de la communauté éducative. Vous pouvez pour cela faire passer un questionnaire sur les conditions de vie à et autour de l’école. Pour enrichir votre consultation et impliquer davantage la communauté, proposez un mur de post-it partagé en trois colonnes, par exemple : « J’aime… », « J’aimerais… », « Et si… ? ». Vous pourriez être surpris par des idées créatives, voire disruptives : « Et si on supprimait les sonneries pour le bien-être de tous ? ». Rassemblez ensuite une équipe représentative des différentes catégories d’usagers de votre école pour analyser les réponses, faire du lien et émettre des propositions.
  • Participez à la mise en valeur d’un espace parents dans votre établissement. Depuis la loi d’orientation et de refondation de l’école de la République du 8 juillet 2013, l’aménagement d’un « espace parents » est attendu dans chaque établissement scolaire. Pourtant, dans les faits, très peu d’établissements disposent d'un tel espace fonctionnel. C’est l’occasion de questionner une dimension importante de votre école : l’accueil des usagers. Savoir accueillir les parents, c’est aussi leur montrer qu’ils font partie d’une communauté éducative au sens large, qu’ils ont un rôle à jouer dans la réussite, non seulement de leur enfant, mais aussi de son école.
  • Proposez un atelier ouvert à tous pour repenser un espace de l’école. Comment améliorer le CDI ? Le self ? Comment aménager un espace de travail commun aux professeurs et aux élèves ? Autant de questions dont les réponses ne seront vraiment pertinentes que si elles sont coconstruites par une diversité de participants : personnels, élèves, mais aussi parents, représentants des collectivités... Des techniques de créativité peuvent vous aider à faire émerger des idées nouvelles, sélectionner les meilleures et prototyper le nouvel espace. C’est le cas par exemple de la boîte de jeu Archilab du projet Archiclasse, porté par la Direction du Numérique pour l’éducation.
  • Organisez un « hackathon » sur les espaces et/ou le temps scolaire. Si vous n’avez jamais participé à un tel événement, essayez par exemple avec les plus grands le Créathon, organisé par le réseau Canopé. Inspiré des concours de hackers, un hackathon est une compétition longue (souvent 12 h ou 24 h, mais on peut faire plus court), dynamique et bienveillante. Les équipes engagées doivent présenter une solution concrète et créative à un unique problème donné au départ. Dans un contexte scolaire, il s’agit, par exemple, d’organiser une journée avec tout ou partie de la communauté éducative autour d’un défi tel que « Proposez une transformation de la cour de récréation qui favorise l’égalité entre les filles et les garçons » ou « Construisez l’emploi du temps d’une journée idéale d’un point de vue pédagogique ET chronobiologique ».
  • Repensez votre salle de classe avec vos élèves. Selon une étude britannique menée sur près de 5 000 élèves de primaire, (BARRETT, P., 2015), l’environnement physique explique 16 % des variations de résultats des élèves aux examens. Il en ressort que votre salle de classe a un impact non négligeable sur la réussite de vos élèves. On compte parmi les facteurs importants : la lumière, la qualité de l’air, le sentiment d’appartenance ou encore la modularité du mobilier. Vous pouvez vous inspirer du projet européen Future Classroom Lab. Porté par la Direction du numérique pour l’éducation. Il propose d’aménager des zones d’apprentissages en fonction du type d’activité que mènent vos élèves. Future Classroom Lab dispose en France d’un réseau d’ambassadeurs dans de nombreuses académies. Il y en a sûrement un près de chez vous.

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(Co)construire le vivre-ensemble grâce au projet de classe

D’après une étude de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance menée au Collège en 2022, « 93% des collégiens disent se sentir « bien » ou « tout à fait bien » dans leur établissement et 90% dans leur classe. L’étude montre que ce sentiment de bien-être relève d’abord d’une bonne relation entre élèves et d’un sentiment de sécurité qui augmente avec le temps. En revanche, c’est la relation aux adultes qui se dégrade de la 6e à la 4e. La façon dont l’enseignant, en particulier, interagit avec sa classe est ainsi un facteur-clé pour mieux vivre ensemble à l’école. Il peut pour cela s’appuyer sur un contrat de communication clair et partagé, et favoriser des activités coopératives. Il peut aussi, seul ou en groupe, prendre un pas de recul et identifier les meilleurs gestes professionnels en faveur du bien-être de sa classe… et du sien.

Deux études de l’Observatoire du bien-être datant de 2021 et exploitant les données de l’enquête PISA de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) se sont penchées sur le bien-être des élèves de 15 ans au collège. L’une d’entre elles souligne les liens entre le bien-être des élèves et leurs performances scolaires, et l’écart existant sur ce point entre les filles et les garçons ; la seconde, l’importance de la relation entretenue avec les enseignants pour le bien-être scolaire en France.

Communiquer au sein du projet et de la classe

  • Associez vos élèves à la mise en place des règles de communication dans le projet et dans votre classe de manière générale. Si une partie de vos droits et devoirs, ainsi que ceux de vos élèves, relève du règlement intérieur, il reste tout un ensemble de sous-entendus. Qui a le droit de parler ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Sans faire croire aux élèves qu’ils peuvent décider de tout, commencez par établir avec eux les valeurs fondamentales sur lesquelles les règles viendront se poser : respect de la parole de chacun, bienveillance, écoute, partage… Les contraintes inhérentes aux règles ainsi coétablies seront mieux acceptées si elles découlent de la nécessité de préserver ces valeurs communes. Enfin, des règles négociées peuvent être facilement rappelées, voire amenées à évoluer après une analyse concertée d’une situation qui s’améliore ou se dégrade. Il ne faut pas hésiter à écrire ces règles de vie de la classe sur une affiche au mur.
  • Construisez peu à peu votre autorité. C’est un enjeu à la fois immédiat et difficile pour tout enseignant. En tant que représentant de l’État, l’institution vous donne une autorité. Cependant, votre bien-être et celui de vos élèves passent par une autorité dont la légitimité est acquise sur une base plus large. Si l’on ne devait donner qu’une seule règle en la matière, ce serait celle-ci : faites ce que vous dites. Rien n’est plus défavorable à votre autorité qu’une parole qui n’est pas suivie d'actes. Cela demande, en conséquence, de bien réfléchir avant de lancer un avertissement ou un ultimatum à votre classe. Aussi, dans le doute, reportez votre décision à la fin du cours ou au début du prochain. Vous aurez ainsi le temps de réfléchir à la meilleure réponse, seul(e) ou entouré(e) de vos collègues.
  • Répartissez la charge pour « faire avancer » le projet. On entend souvent en salle des professeurs que telle classe « n’avance pas », qu’il faut « la tirer » pour obtenir quelque chose. Il est naturel pour un enseignant qui débute de vouloir contrôler, maîtriser sa classe. Mais cela passe parfois par une omniprésence qui rend le travail des élèves entièrement dépendant de l’attention et de l’action de l’enseignant. Les élèves ont alors tendance à être d’autant plus passifs ; ce qui demande encore plus d’énergie. Pour animer votre projet de classe, essayez d’identifier ce que vous seul(e) êtes en mesure de faire. Pour le reste, impliquez vos élèves en leur proposant d’en être responsables : distribuer un document, effacer le tableau, ramasser des copies, etc. mais aussi présenter le plan du cours d’aujourd’hui, écrire au tableau, gérer le temps, la parole dans un travail de groupes, la coformation sur un logiciel nécessaire au projet, etc. La responsabilité collective de la classe s’engage alors et libère les énergies des élèves devenus acteurs de leurs apprentissages.
  • Proposez des exercices spécifiques pour améliorer l’ambiance de travail et de communication. Par exemple, le mouvement pédagogique des « cogniclasses » applique certains résultats des sciences cognitives en proposant de travailler sur l’attention des élèves. Vous pouvez ainsi proposer à vos élèves, après une récréation par exemple, des exercices de respiration et de détente musculaire pour leur permettre de retrouver un esprit calme, apaisé et propice à s’engager dans votre projet. Bien entendu, tous les élèves ne jouent pas d’emblée le jeu. Ils n’y sont d’ailleurs pas obligés, mais doivent respecter celles et ceux qui y participent. Ces exercices sont d’autant mieux acceptés par vos élèves s’ils les pratiquent aussi dans d’autres cours, avec d’autres enseignants. De telles classes existent de façon expérimentale : les bien nommées « classes bien-être ».
  • Communiquez avec vos collègues. Vous pourrez ainsi glaner quelques « trucs et astuces » comme accueillir vos élèves à l’entrée de la salle, vous déplacer dans les rangs, etc. Vous entendrez également des témoignages de situations similaires à la vôtre et parfois de précieux conseils. Mieux encore, pourquoi ne pas essayer d’établir des règles communes de fonctionnement en classe ? Le système éducatif donne aux élèves une vision de cours cloisonnés, dont les règles changent d’un professeur à l’autre. La communication au sein de l’équipe pédagogique est un outil indispensable pour agir sur le climat scolaire et favoriser les projets collectifs.

Développer les compétences du vivre-ensemble dans le cadre du projet

  • Développez les capacités d’écoute de vos élèves. Pour cela, vous pouvez les impliquer dans le traitement des informations échangées au cours du projet mené ensemble : demandez, par exemple, à un élève de reformuler votre consigne (sans la répéter) avec ses propres mots. Lors d’une restitution ou d’un débat entre élèves, proposez aux observateurs de compléter une fiche avec des critères d’écoute spécifique : « notez un mot ou un concept que vous ne connaissiez pas », « écrivez une question que vous aimeriez poser »..., etc. De fait, et malgré vous, vous êtes un modèle pour vos élèves, en particulier en matière d’écoute. Aussi, entraînez-vous à leur proposer vous-même une écoute active, qui valorise et fait du lien entre leurs idées.
  • Développez l’empathie de vos élèves. Se mettre à la place d’un autre, tout en restant soi-même, n’est pas une chose aisée. Pourtant, solliciter l’empathie des élèves est une des pistes proposées depuis longtemps par la recherche pour lutter contre la violence et le harcèlement scolaire (Zanna, 2010). Le harcèlement scolaire est au cœur des préoccupations du gouvernement en 2023. Des cours d’empathie vont ainsi être proposés au niveau national. En 2022 une expérimentation a déjà été menée dans certaines écoles d’Ile-de-France.
    Bertrand Jarry, CPE et formateur dans l’académie de Versailles, propose quatre conditions pour mobiliser l’empathie des élèves : le travail collectif, l’observation mutuelle, l’inversion des rôles, et la verbalisation des ressentis. Il propose notamment le Jeu des Mousquetaires : plusieurs équipes de 4 élèves ont une position à tenir et doivent, pour gagner, s’observer mutuellement et être attentifs aux autres. D’autres activités, associées au débat et à la réflexion collective, peuvent développer l’empathie. C’est le cas du théâtre forum (les spectateurs influent sur le cours de la pièce) ou du théâtre invisible (les spectateurs assistent à la pièce en pensant que c’est une situation réelle) qui peuvent être utilisés tout au long du projet pour faire émerger les idées des élèves, et varier les modalités pédagogiques.
    La recherche-action à l’initiative du programme « De l’empathie pour lutter contre le harcèlement à l’école », portée par l’Inspection académique de la Sarthe, est un bon exemple. Cette expérimentation d’éducation à l’empathie, menées entre 2012 et 2014 auprès d’élèves de CM1 et CM2, proposait à ces élèves des simulations de situations permettant l’accès à la reconnaissance de l’Autre. L’étude « Apprendre par corps l’empathie à l’école : tout un programme ? » en synthétise la genèse et une part des résultats obtenus.
  • Organisez des débats mobiles au cours du projet pour répartir la prise de parole des élèves. Il s’agit, dans un premier temps, de lancer une proposition polémique, comme « les réseaux sociaux permettent d’avoir plus d’amis » ou « les garçons sont plus forts que les filles ». Invitez ensuite vos élèves à se lever et à se répartir suivant une ligne imaginaire et selon leur degré d’adhésion avec la proposition : « complètement pas d’accord » à une extrémité, « complètement d’accord » à l’autre. Les élèves peuvent choisir n’importe quelle nuance en se positionnant de façon adéquate sur la ligne imaginaire. Vous donnez alors la parole aux « extrêmes », puis aux plus nuancés. Les élèves peuvent se déplacer sur la ligne et changer de position s’ils sont convaincus par un ou plusieurs arguments. Ainsi, chaque élève se positionne, intellectuellement et physiquement, par rapport à l’affirmation. Ce « jeu » engage même les plus discrets et développe à la fois l’écoute, les capacités argumentatives et la confiance en soi.
  • Prenez le temps de construire le travail de groupe. Comme toute situation pédagogique nouvelle, proposer des travaux de groupe en classe est un défi pour l’enseignant, depuis la constitution des groupes jusqu’à la restitution du travail, en passant par la gestion du temps, des déplacements, du bruit, etc. Vous passerez par des phases d’espoir et de satisfaction, mais aussi de déception et de doute. Retenez d’abord que sur le plan cognitif, les élèves apprennent mieux dans un contexte social. C’est donc un objectif légitime que d’organiser des travaux de groupes efficaces. Ensuite, vous multipliez ainsi les interactions entre vos élèves — elles ne passent pas toutes par vous. Cela peut être fatiguant au début, mais ce sont autant d’occasions pour vos élèves de s’autoréguler, d’accepter le point de vue de l’autre, de faire des compromis et de prendre des responsabilités.
  • Sollicitez la créativité de vos élèves. Créer est certes l’habileté intellectuelle la plus complexe si l’on se réfère à la taxonomie de Bloom. Mais c’est aussi la plus stimulante. Aussi, ne la réservez pas aux élèves les plus « forts » scolairement, cantonnant les plus « faibles » à des tâches de mémorisation ou d’application du cours. À travers le projet que vous souhaitez mener et selon le degré de difficulté du contenu engagé et de l’aide que vos élèves peuvent recevoir de votre part ou de celle de leurs camarades, vous pouvez leur offrir, à tous, la possibilité de créer un schéma, une vidéo, une émission de radio. La créativité développe le sentiment de compétence et représente clairement un vecteur de motivation et d’implication pour tous vos élèves.
  • Impliquez vos élèves dans les tâches d’évaluation du projet. Vous pouvez d’abord leur proposer de s’auto-évaluer sur un travail donné, par exemple, avant de vous le rendre et que vous le corrigiez vous-même. En plus de les faire réfléchir sur les critères de réussite de la tâche, vous pourrez analyser avec eux l’écart entre leur évaluation et la vôtre. La discussion, ainsi engagée, peut permettre d’encourager des élèves qui ont tendance à se dévaloriser. Une autre forme d’évaluation qui implique les élèves est celle réalisée par les pairs. Là encore, vos élèves pourront d’autant mieux intégrer les critères de l’évaluation qu’ils devront les utiliser pour « juger » le travail des autres. Dans une optique formative, les élèves reçoivent également de précieux conseils de leurs camarades pour améliorer leur production. En impliquant vos élèves dans les activités d’évaluation, vous développez leur esprit critique et leur réflexivité, deux compétences bien utiles dans une démarche de projet et pour des citoyens en construction.

Considérer l’importance de la relation aux élèves pour favoriser le bon déroulement du projet et le vivre-ensemble

Christophe Marsollier, inspecteur général de l’Éducation nationale et maître de conférences en Sciences de l’éducation, rappelle l’importance de la relation aux adultes pour le bien-être d’un élève. Les conseils ci-dessous s’inspirent notamment de son travail.

  • Faites de l’erreur un moyen d’apprendre. Pour apprendre dans de bonnes conditions, vos élèves ont besoin de se sentir en sécurité vis-à-vis de leurs difficultés d’apprentissage. On le sait bien, c’est en faisant des erreurs que l’on apprend. Donnez donc à l’erreur le statut non pas de faute ou d’anomalie, mais celui d’étape et d’occasion d’apprendre. Pour aller dans ce sens, n’oubliez pas de proposer des temps de remédiation et d’entraide au cours du projet.
  • Montrez à vos élèves que vous les jugez pour ce qu’ils produisent et non pas pour ce qu’ils sont. Bien entendu, l’élève s’entendra souvent dire « ce n’est pas toi qui vaux 5/20, c’est ta copie ». Pourtant, ce n’est pas si évident pour lui, surtout si c’est une évaluation de compétences. Passer de « je suis nul en argumentation » à « j’ai produit un écrit qui n’atteint pas les attentes du professeur sur ce critère » demande à l’élève un effort certain. Pour y arriver, vos élèves auront besoin que vous explicitiez au maximum vos attentes. Construire avec eux les critères de réussite d’une tâche et du projet peut être une bonne façon d’y arriver. Et pourquoi ne pas leur partager un exemple réussi de cette tâche ?
  • Mettez-vous à la place de vos élèves sur le plan cognitif d’abord. Il s’agit pour vous d’anticiper les difficultés que vos élèves vont rencontrer quand vous leur donnez les différentes tâches à mener. Certains obstacles dits « didactiques » sont bien connus dans les disciplines et méritent d’être pris en compte dans la construction de votre séquence. Vous entendrez souvent vos collègues dire que les élèves font « toujours les mêmes erreurs ». De grands mathématiciens du XVIIIe siècle avaient du mal à concevoir que multiplier deux nombres négatifs puisse donner un résultat positif… Alors pourquoi pas un enfant de douze ans ? Une représentation juste des acquis de vos élèves facilitera leur relation au savoir, ce qui contribuera aussi à la qualité des relations entretenues dans votre classe.
  • Communiquez avec bienveillance. Là encore, il n’est pas question de laxisme ou de leurrer vos élèves sur la réalité de leur comportement ou de leurs capacités. Cependant, tout en maintenant une vraie exigence envers la qualité des productions que vous attendez de vos élèves, choisissez des mots qui participent à un renforcement positif : valorisez les efforts et la persévérance, les premiers pas et les stratégies alternatives.
  • Donnez à vos élèves du temps pour collecter leurs travaux et réfléchir à ce qu’ils ont appris. C’est l’occasion pour eux de valoriser leur implication dans divers projets et de faire du lien entre les activités auxquelles ils ont participé. Il ne s’agit pas pour vos élèves de pointer leurs points forts et leurs faiblesses, mais plutôt de mettre en valeur le travail réalisé et de lui donner du sens : lien avec l’orientation, plaisir d’apprendre, connaissance de soi, etc. Une telle démarche positionne vos élèves dans une dynamique positive et constructive, et renforce leur estime d’eux-mêmes. Ces temps de pause réflexives vous permettront, en outre, d’en savoir plus sur eux.
  • Utilisez un outil pour rassembler, au fil de l’année, les travaux et réflexions de vos élèves. Qu’il s’agisse d’un simple dossier numérique, d’un site web ou de l’application FOLIOS (voir la rubrique « On a testé pour vous ! »), donnez à vos élèves les moyens techniques pour recueillir et organiser les différents travaux qu’ils ont menés, en classe, dans l’établissement et même, pourquoi pas, à la maison. Lorsqu’on demande aux élèves de seconde d’écrire un CV, une grande majorité d’entre eux estiment ne « rien avoir à mettre ». Évidemment, ce n’est pas parce qu’ils n’ont rien fait à l’école ou au collège, c’est plutôt parce qu’ils n’ont jamais eu, ni le temps, ni les moyens de rassembler, ordonner et rendre visibles leurs travaux.

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S’appuyer sur les contenus et les dispositifs institutionnels pour mener des projets de classe

Parmi les compétences indispensables à développer chez les élèves, l’institution scolaire met en avant l’autonomie, la responsabilité, l’ouverture aux autres ou encore le respect d’autrui, un des quatre savoirs fondamentaux présentés par le ministère depuis 2018. En participant à la construction de ces compétences dites « sociales », l’enseignant met ses élèves en capacité de s’engager dans un projet et favorise, en retour, le vivre-ensemble dans sa classe. Il peut s’appuyer, pour cela, sur les programmes, mais aussi sur des dispositifs dédiés, comme le parcours citoyen ou les instances démocratiques de son établissement.

S’appuyer sur les contenus des programmes pour construire le projet

  • Identifiez les apports de votre discipline au socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Identifiez, en particulier, comment votre discipline peut contribuer aux domaines 1 : « Les langages pour penser et communiquer » et 3 : « La formation de la personne et du citoyen » du socle. Plusieurs académies proposent une répartition sous forme de tableau des contributions disciplinaires aux différents domaines. Par exemple, si en technologie vos élèves développent une application pour éviter le gaspillage à la cantine, ils travaillent sûrement la compétence « Adopter un comportement éthique et responsable » qui contribue alors au domaine 3.
  • Contribuez à l’Enseignement Moral et Civique. Depuis la loi de refondation de l’école de la République (juillet 2013), l’EMC vise trois objectifs pour les élèves : respecter autrui, acquérir et partager les valeurs de la République et construire une culture civique. Des thématiques importantes et qui traversent notre société y sont abordées, comme l’égalité entre les femmes et les hommes, ou encore la laïcité. Un programme est ainsi proposé pour les cycles 2-3-4 et pour le lycée. Au collège et au lycée, cet enseignement est souvent associé à l’histoire-géographie. Mais toutes les disciplines peuvent participer à cet enseignement. En mathématiques, par exemple, un travail statistique peut être l’occasion de questionner les écarts de salaires entre les femmes et les hommes, d’interroger la place des sondages dans les médias, etc.
  • Participez à un travail interdisciplinaire. Une autre façon d’aborder l’Enseignement Moral et Civique est de partir d’une situation concrète. Il peut s’agir, par exemple, d’un cas de cyberharcèlement. Vous pouvez alors échanger avec vos collègues et identifier les éclairages qu’offre votre discipline à la compréhension de la situation. Ce travail interdisciplinaire peut prendre la forme d’un traitement en parallèle « chacun dans sa classe » d’une thématique commune, celle d’une intervention dans la classe de votre collègue ou encore d’un véritable co-enseignement et projet commun avec des temps dédiés (les Enseignements pratiques interdisciplinaires au collège). Toutes ces formes de coopération entre enseignants participent à donner du sens aux apprentissages de vos élèves.

S’appuyer sur les instances et le projet d’établissement

Les instances de l’établissement et leurs actions peuvent être de bons supports pour initier et accompagner des projets de classe.

  • Prenez le règlement intérieur comme référence. Le règlement intérieur définit les droits et devoirs de chacun des membres de la communauté éducative : élèves comme adultes. Il pose les bases du vivre-ensemble dans la classe, dans l’établissement et s’applique à tous. On peut le discuter, en débattre, mais sa modification passe par un vote en conseil d’école (ou conseil d’administration pour les collèges-lycées). C’est aussi le règlement qui vous servira d’appui en cas de conflit dans votre classe.
  • Dans le cadre de projets à mener sur du long terme, impliquez vos élèves dans les séances de vie de classe. Ces temps sont l’occasion de réguler le quotidien scolaire de votre communauté-classe. C’est aussi l’occasion de modifier le rapport vertical avec vos élèves. Pour libérer leur parole et éviter que tous les échanges passent par vous, essayez de leur donner, à tour de rôle, des responsabilités : l’un sera chargé de préparer la séance en collectant des informations, des avis, un autre sera chargé de distribuer la parole, un autre sera maître du temps ou animateur, etc. En faisant un pas en retrait, vous organisez les conditions pour que vos élèves apprennent à travailler ensemble et, plus largement, à vivre en société : respecter la parole de l’autre, attendre son tour, suivre des règles, voire en établir de nouvelles dans l’intérêt collectif.
  • Appuyez-vous sur les délégués de votre classe. Leur élection est en soi un moment d’apprentissage de la démocratie. Au-delà de leur présence en conseil de classe, les élèves délégués peuvent vous aider à prendre la température réelle de votre classe, identifier les possibles difficultés, et surtout organiser une réponse collective. Depuis la rentrée 2019, des éco-délégués sont élus pour mettre en avant la question du développement durable au sein des collèges et lycées. C’est une autre source d’inspiration pour des projets éducatifs en faveur de l’environnement.
  • Valorisez les actions du Comité de vie collégienne (CVC) ou lycéenne (CVL). À l’échelle de l’établissement, ce comité est une instance paritaire composée à 50 % d’élèves élus par leurs pairs. En plus de sa fonction consultative, ce comité peut proposer des projets en faveur du climat scolaire et joue un rôle d’intermédiaire entre l’équipe éducative et les élèves. Dans vos échanges avec vos élèves, n’hésitez pas à évoquer les actions du CVL-CVC. Vous donnerez ainsi l’image d’une communauté qui cherche à faire ensemble et dans l’intérêt général. Vous renforcerez aussi les liens entre élèves et adultes de l’établissement, montrant que la parole des élèves est prise en compte. À l’école primaire, l’Office Central de la Coopération à l’École (OCCE) propose la création d’un Conseil d’élèves qui joue un rôle similaire au CVL/CVC auprès du conseil d’école.
  • Suivez de près les actions du Comité d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté (CESC). Ce comité réfléchit, observe et propose des actions éducatives et de prévention à l’échelle de l’établissement. Il est aussi à l’origine de partenariats avec des organisations extérieures : associations, gendarmerie, collectivités, etc. Certaines actions peuvent avoir lieu sur votre heure de cours habituelle, c’est l’occasion d’y participer. Dans tous les cas, en suivant l’activité du CESC, vous contribuez à donner du sens aux actions collectives de l’établissement. Vous pouvez même en devenir membre via le conseil d’administration.

S’appuyer sur les parcours éducatifs pour développer les initiatives et projets

Depuis la rentrée 2015, les quatre parcours éducatifs « avenir », « santé », « artistique » et « citoyen » permettent de suivre la scolarité des élèves, de la maternelle à la terminale. Ces parcours sont autant de terreaux fertiles pour l’émergence d’un projet de classe.

  • Pensez collectivement la façon de faire vivre ces parcours. En particulier, le parcours citoyen de l’élève se nourrit des enseignements réalisés dans le cadre de l’Enseignement Moral et Civique et de l’Éducation aux médias et à l’information, mais pas seulement. Aborder la question du racisme en cours d’anglais ou participer à un projet de lutte contre le harcèlement organisé par le CESC sont aussi des actions formatrices sur le plan de la citoyenneté. Aussi, n’hésitez pas à échanger avec vos collègues pour identifier ce que vous faites les uns et les autres avec vos élèves, et qui participe à la vitalité de leur parcours.
  • Valorisez la fin de la scolarité obligatoire à travers le parcours citoyen. Tout parcours doit avoir un but. Depuis la rentrée 2017, les collèges proposent une cérémonie républicaine pour remettre le diplôme du Brevet. C’est l’occasion de rassembler la communauté éducative élargie aux parents, élus et partenaires de l’établissement. Les lauréats se voient remettre un livret citoyen qui mentionne leurs divers engagements en faveur des valeurs de la république. Vous pouvez ainsi partager cet objectif avec vos élèves, peu importe leur âge, et leur offrir une perspective de réussite. Il n’y a pas une voie royale à l’école, chaque parcours a de la valeur.

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On a testé pour vous !

3 dispositifs pour favoriser les projets collectifs et le vivre ensemble en classe

Folios - Une application numérique au service des parcours éducatifs

Folios1 est une application du ministère de l’Éducation nationale qui permet aux élèves de découvrir, de leur entrée à l’école primaire jusqu’au lycée, le parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC), le parcours citoyen, le parcours éducatif de santé et le parcours Avenir qui commence au collège.
Cette application est accessible aux enseignants, aux chefs d’établissements et aux familles également. Elle valorise les expériences et compétences scolaires et extrascolaires des élèves, et leur permet d’en garder une trace tout au long de leur scolarité.

Accéder à Folios

Le Créathon - Un défi annuel mêlant intelligence artificielle, école inclusive et projet collectif

Chaque année, le réseau Canopé organise le Créathon, un défi pédagogique, qui permet de créer, en équipe, un outil numérique, innovant et ludique en 24 h. Des centaines d’étudiants, d’élèves, d’enseignants et de professionnels dans toute la Francophonie inventent les supports numériques et pédagogiques « de demain ». Au terme des 24 heures, chaque année, 100 idées sont sélectionnées. Après un accompagnement de quelques mois, une dizaine d’idées se transforment en projets, prototypes ou produits.

Accéder à l’édition 2023

Créathon 2023 : 24 heures pour concrétiser une idée ou booster un projet ! - Réseau Canopé (reseau-canope.fr)2

Le Future Classroom Lab Un laboratoire d’innovations pédagogiques

Le projet Future Classroom Lab (FCL)3, porté par European Schoolnet (EUN), est mené en France depuis 2015, avec le soutien de la Direction du numérique pour l’éducation. Dédié aux nouvelles pratiques pédagogiques, il promeut une méthodologie de cocréation de scénarios pédagogiques innovants et ouverts aux nouvelles technologies, avec une réflexion sur les nouveaux espaces d’apprentissage. L’objectif est de développer chez les élèves et les enseignants les compétences du XXIe siècle. Des ressources pédagogiques et boîtes à outils sont disponibles, des Mooc, formations et hackathons sont organisés, et des ambassadeurs sont présents à l’échelle nationale.

Accéder aux différents projets de Future Classroom Lab

Côté MAIF

Être assuré dans le cadre de son activité professionnelle c'est important ! Par exemple, si un élève se blesse lors d’une activité scolaire et que vous êtes tenu responsable, nous assurons votre défense*. Notre partenaire L’Autonome de Solidarité Laïque intervient quant à elle tout au long de votre prise en charge et vous accompagne dans les problématiques de votre métier.

*Dans les limites et conditions du contrat.

L’Offre Métiers de l’Éducation est conçue dans le cadre d’un accord de partenariat entre MAIF et l'ASL. MAIF - Société d’assurance mutuelle à cotisations variables - CS 90000 - 79038 Niort cedex 9. Entreprise régie par le Code des assurances. L'ASL : Fédération des Autonomes de Solidarité de l’enseignement public et laïque dite « L’Autonome de Solidarité Laïque » Association régie par la loi 1901 - 7 rue Portalis 75008 PARIS   

Fédération des Autonomes de Solidarité de l’enseignement public et laïque dite « L’Autonome de Solidarité Laïque » Association régie par la loi 1901 - 7 rue Portalis - 75008 Paris. 

La recherche en parle

Dynamique de groupe et climat social de la classe. Étude expérimentale sur l’effet d’un animal médiateur en classe d’ITEP. Par Céline Barrier, dans EMPAN, 2016/2 (n° 102), pages 135 à 143.

Bienveillance et bien-être à l’école, plaidoyer pour une école humaine et exigeante. Sous la direction d’Aziz Jellab et de Christophe Marsollier, 2018.

La communication en classe : onze dilemmes, par P. Perrenoud.

Textes et sites de référence
Dossier Apprendre à vivre ensemble sur Eduscol.

Le climat scolaire et bien-être à l'école du réseau Canopé

Les parcours éducatifs sur Eduscol :
Les parcours éducatifs à l'école, au collège et au lycée

L’enseignement moral et civique (EMC) à l’école et au collège (BO)

L’enseignement moral et civique (EMC) au lycée


  • Directrice : Frédérique Alexandre-Bailly
  • Tél : 01 64 80 35 00
  • Numéro SIRET : 180 043 028
  • Numéro de TVA Intracommunautaire : TVA INTRA FR2B 1800 43028
Coordonnées de l'hébergeur : Onisep

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