Être journaliste freelance

Philothée Gaymard, Journaliste indépendante

6 min


Le guide pratique du journaliste freelance : Amédée vous explique comment se former, développer ses compétences, trouver ses clients et ne jamais cesser d’apprendre !

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La formation pour devenir journaliste freelance

À priori, pour devenir journaliste, il faut passer par l’une des 14 écoles de journalisme françaises. Découvrez les quatre meilleures selon le palmarès 2020 de L’Étudiant.

Toutes dispensent des formations en médias écrits et numériques, radio et télévision. Le choix dépend surtout des spécialités que l’on souhaite embrasser et qui peuvent varier d’une école à l’autre : journaliste sportif, grand reporter, journaliste économique, scientifique, culturel, judiciaire, de proximité, etc.

Ceci étant dit, pour être journaliste de presse écrite, et a fortiori quand on n’est pas sur l’actualité, il n’est pas indispensable d’avoir fait une formation spécifique. L’auteure de cet article a étudié à Sciences Po (mais pas à l’École de journalisme) avant de rejoindre la rédaction d’un magazine trimestriel et d’y apprendre le métier de journaliste “long format”.

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Les compétences à maîtriser

Tout dépend du type de média (magazines, télévision, radio, …) dans lequel on veut développer sa carrière.

Pour travailler comme journaliste dans la presse écrite (papier ou numérique)

Il faut savoir écrire dans une variété de formats, savoir dégager des angles, mener des interviews, connaître les bases de l’édition, du secrétariat de rédaction, de l’habillage (titres, chapôs, intertitres, légendes).

L’École de journalisme de Sciences Po dote cette formation d’un accent très fort sur les données. Preuve que le data journalism est de moins en moins une spécialité à part, et que tout journaliste indépendant doit savoir comprendre et analyser des jeux de données.

Pour être JRI (journaliste reporter d’images, qui travaille pour la télévision et le web)

Il faut savoir réaliser des prises de vue sur le terrain, connaître les règles du langage audiovisuel (techniques et sémantiques), savoir enregistrer un commentaire de manière fluide.

Le JRI est souvent accompagné d’un rédacteur puis d’un monteur, mais ce n’est pas toujours le cas.

Pour être journaliste professionnel à la radio

Il est important de maîtriser les formats d’écriture spécifiques à la radio, de savoir mettre sa voix au service de l’information et, si l’on va sur le terrain, de pouvoir réaliser des prises de son. Avec le développement des médias web, notamment sur les réseaux sociaux, de nouveaux métiers apparaissent et de nouvelles compétences deviennent nécessaires.

L’École de Journalisme de Sciences Po propose ainsi une spécialisation “Parcours numérique et développement” pour apprendre le “montage et la gestion de projet journalistique innovant, de la conception au déploiement, en passant par la production de nouveaux formats et interfaces d’information.”

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Le statut et le type de clients

Quand on est pigiste salarié (en CDI ou en CDD), on est protégé par la convention collective nationale de travail des journalistes. Cela vaut pour les congés payés, la carte de presse, le treizième mois, la prime d’ancienneté, les cotisations sociales, etc.

Comme l’explique le Syndicat National des Journalistes, “le salaire est le seul mode légal de rémunération du travail du journaliste”. Les rémunérations basées sur les droits d’auteur ne sont donc pas valables (sauf réexploitation de travaux journalistiques)

Les entreprises qui peuvent payer en pige sont les entreprises de presse ; elles n’ont pas le droit d’exiger que le journaliste pigiste ait le statut d’auto-entrepreneur.

Si vous êtes journaliste freelance (donc pigiste), vos clients sont des agences de presse, quel que soit le type de média. Comme toujours pour les indépendants, le réseau fait beaucoup, qu’il ait été constitué lors de la formation ou pendant une première expérience salariée. Mais se développent de plus en plus de plateformes de mise en relation comme la française et récente Ginkio, qui vend aux journalistes un service de portfolio et aux médias la sélection de profils qui leur conviennent.

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Les outils utiles au journaliste indépendant

En plus des logiciels et du matériel propres à chaque activité, le journaliste freelance a tout intérêt à avoir un portfolio en ligne pour montrer facilement ses réalisations et proposer un sujet à une nouvelle rédaction.

Nous avons cité Ginkio, mais il en existe d’autres comme JournoPortfolio, Clippings.me ou Pressfolios. Globalement, c’est encore assez naissant, surtout en France.

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Trouver du travail, du soutien, des conseils

Le Syndicat National des Journalistes est l’interlocuteur de choix pour bien comprendre son statut de journaliste et ses droits et se défendre en cas de litige. Il anime notamment un groupe Facebook baptisé Infos Pigistes SNJ.

Autre groupe Facebook, “Réseau Journalistes et Médias”, qui centralise des offres d’emplois, de piges et de collaborations. Il est animé par Émeric Legros, qui est également à l’origine de Pigist.es, une communauté de journalistes indépendants hébergée sur Slack et fondée sur “l’entraide, la collaboration, le partage d’information, d’expériences.”

Enfin, mentionnons la tendance du crowdfunding de journalistes-pigistes, qui a connu un âge d’or aux États-Unis avec Beacon Reader (aujourd’hui défunt), une plateforme qui permettait aux journalistes indépendants d’être soutenus financièrement par leurs lecteurs.

Patreon, dont la base est plus large (les artistes et créateurs au sens large), remplit la même fonction. Pas sûr que ce modèle prenne en France, mais si vous avez une base de lecteurs fidèles ou un projet journalistique à faire financer, ça peut valoir le coup d’essayer.

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