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Baisse du rendement des fonds en euros : quelles solutions offre l’assurance-vie ?

Jean-François FILLIATRE

7 min


MAJ décembre 2019

Le fonds en euros, placement financier préféré des Français, affiche des rendements de plus en plus en berne. Face à ce constat, les épargnants boudent… Et pourtant, l’assurance vie présente des atouts. 

En trente ans, l’assurance vie a pris une place à part dans le patrimoine des ménages. La raison de ce succès ? Une fiscalité attractive, une souplesse d’utilisation, avec des versements et des retraits libres, sans oublier une garantie en capital pour son support phare, le fonds en euros. Dernier élément capital pour ce chouchou des épargnants : un environnement économique longtemps des plus favorables, marqué notamment par les politiques de désinflation entamées il y a quatre décennies.
Avec l’argent collecté, assureurs et mutuelles achetaient en effet des obligations servant des taux élevés sur de longues durées. Pendant ce temps, avec la baisse de l’inflation, les rendements refluaient sur les marchés. Les fonds en euros parvenaient alors à concilier l’inconciliable : offrir des bons rendements avec une totale sécurité. 

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Les épargnants plébiscitent les comptes courants

A un moment ou à un autre, les obligations bien rémunérées finissent par arriver à échéance. Il faut donc en acheter d’autres moins rentables… Ainsi s’enclenche la baisse des rendements du fonds en euros. En moyenne, la barre des 6 % sera franchie en 1995, des 5% en 2002, des 4 % en 2009, des 3 % en 2012 et des 2 % en 2016. De plus, les autorités poussent assureurs et mutuelles à ne pas distribuer l’intégralité des bénéfices de suite pour les mettre en réserve. Histoire de garder des munitions de côté dans l’hypothèse où les taux restent longtemps faibles (voire négatifs) sur les marchés financiers. 


Confrontés à cette situation, les particuliers n’ont pas cessé d’épargner mais ils ont enclenché une « grève des placements » : depuis 2015, leur formule préférée n’est plus l’assurance vie, mais les dépôts à vue non rémunérés !  Les chiffres de la Fédération Française de l’Assurance sont formels : 34 milliards sur les comptes bancaires contre 24 milliards pour l’assurance vie en 2018… Et le même phénomène sera constaté sur les chiffres définitifs de 2019. Bref, peu attirés par les rentabilités offertes, ils préfèrent ne rien faire. Sans se rendre compte qu’en agissant ainsi, ils s’appauvrissent assurément du montant de l’inflation. Soit environ 1 % par an…

 

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Le retour aux fondamentaux

Alors comment réagir ? Déjà s’interroger sur l’évolution future du fonds en euros. Si toute tendance a une fin, la fin de cette tendance baissière n’est-elle pas proche ? Et le rebond prochain ? Soyons francs : un rebond durable des taux servis est hautement improbable d’ici quatre à cinq ans. Il est donc grand temps de revenir aux fondamentaux de la gestion de patrimoine. Et se rappeler deux règles de base :

  • Un, il convient d’avoir une épargne de précaution pour faire face à d’éventuel coups durs. 
  • Deux, le reste de son épargne peut être investi à plus longue échéance en adoptant une juste répartition entre apparente sécurité d’une part et ambition de performance de l’autre, les deux étant conciliables dans un contrat multisupport. 
     

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Des solutions pour tous

Comment mettre en œuvre une telle stratégie ? Tout dépend de l’expertise de l’épargnant… L’averti pourra faire son marché lui-même dans les unités de compte tandis que le néophyte déléguera la gestion à un assureur, via un profil sur un contrat multisupport. Histoire de faire coup double, le choix pourra porter sur des supports socialement responsables. Non seulement cette stratégie devrait vous permettre de protéger à terme votre épargne contre l’inflation, mais également d’encourager les bonnes pratiques sociales et environnementales, par exemple, de la part des entreprises. 


Qui dit diversification sur les unités de compte signifie immanquablement prise de risque. Et espérance de gain accrue. Si vous vous posez la question du timing, oubliez-la vite ! Les débuts d’année sont souvent propices aux prévisionnistes, mais les notes de fin d’année sont rarement bonnes. Pour faire simple, gardons en tête deux idées. Un, les marchés ont vocation à apporter de la performance si la croissance économique est favorable à terme. C’est donc un placement pour optimiste. Secundo, les résultats passés sont plutôt favorables : la Bourse de Paris a ainsi progressé de 40 % sur cinq ans, sans même compter les dividendes. Assurément les actions sont bien valorisées. Dans un scénario positif, elles pourraient poursuivre sur leur lancée, portées par le faible niveau des taux d’intérêt. Car les grands investisseurs sont de plus en plus à l’affût de placements qui rapportent. Or, les cours reflètent de l’état de l’offre et… de la demande. Mais rien ne permet d’exclure un scenario moins favorable, comme à la fin de l’année 2018. La bourse avait alors perdu 15 % en moins de trois mois. Inutile de faire tapis en misant tout sur le rouge un jour donné. Si vous prenez la décision de vous diversifier, adoptez la stratégie des petits pas, avec des versements ou des arbitrages répartis dans le temps. Quitte à faire évoluer votre patrimoine tranquillement sur deux ou trois ans !


Dernier cas : vous êtes souscripteur d’un vieux contrat monosupport en euros sans autre solution que ce fonds de moins en moins rentable ? Sachez-le, depuis la loi Pacte de 2019, il est possible de transférer sa vieille assurance vie, contre une nouvelle, plus moderne, à condition de rester dans le même établissement. Le tout sans perte de l’antériorité fiscale.  Et en appliquant la méthode des petits pas. Pour tous, il n’y a donc pas de fatalité à la baisse des rendements des fonds en euros.
 

Article rédigé par Jean-François Filliatre, Chroniqueur BFM Business

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