Intendance : acheter équitable et recyclable

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MAJ octobre 2022

Le développement durable est entré dans l'école comme dans tous les lieux de la vie publique. Ce n'est plus une mode ou un gadget, c'est devenu une obligation, une impérieuse nécessité. Les initiatives se multiplient : les intendances des lycées, collèges et écoles primaires ne doivent pas être en reste.

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Une obligation inscrite dans la loi

La Charte constitutionnelle de l’environnement fait obligation à toutes les politiques publiques de promouvoir le développement durable dans ses différentes déclinaisons (Art. 6 de la charte). Les commandes publiques représentent environ 10 % du PIB : elles peuvent avoir un effet d'entraînement sur d'autres acheteurs mais surtout sur les fournisseurs, qui devront s'adapter aux exigences imposées en terme de qualité des prestations, de leur incidence sur l'environnement, de respect du droit du travail et de la réglementation sociale. Ces règles générales s'appliquent bien entendu à l'intendant de l'établissement scolaire, qui doit intégrer dans sa démarche le réflexe " développement durable ".

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Un impact éducatif

L'exemplarité de cette démarche n'est pas à minimiser dans un lieu éducatif comme l'école. La cantine peut ainsi être le lieu d'une véritable éducation à l'environnement pour un développement durable (EEDD). Celle-ci a fait l'objet d'une première circulaire ministérielle en date du 8 juillet 2004 qui généralisait à l'ensemble des établissements cette formation au développement durable. Une seconde circulaire du 29 mars 2007 est venue compléter celle-ci pour définir le plan triennal d'éducation au développement durable pour la période 2007-2010.

Une nouvelle circulaire EDD 2030 n° 2019-121 du 27 août 2019 ouvre une nouvelle phase de généralisation de l'éducation au développement durable. Des nouvelles mesures sont mises en œuvre depuis la rentrée 2019. Par exemple, chaque école ou établissement aura un projet pérenne en faveur de la biodiversité (nichoirs, potagers, plantation d’arbres...), un prix école-verte 2030 est lancé pour soutenir les meilleurs projets menés dans les écoles, collèges et lycées...

L'ensemble des élèves doit pouvoir bénéficier d'une éducation à l'environnement et au développement durable par une formation progressive tout au long de leur cursus scolaire. L'éducation au développement durable ne constitue pas une nouvelle discipline. Elle se construit de façon cohérente et progressive tant à l'intérieur de chaque discipline ou champ disciplinaire (entre les différents niveaux d'enseignement) qu'entre les différentes disciplines (à chaque niveau).

Cette transversalité signifie que, débordant les heures de cours, cet enseignement doit aussi pouvoir s'éprouver en réel dans les choix d'achat et de consommation qui sont faits dans l'établissement. A quoi rimerait la promotion d'un commerce équitable si la nourriture servie à la cantine était achetée sur des critères tout autres ?

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Des démarches variées : E3D, Éco-école...

A Neufchâtel en Bray, le collège s'est engagé à devenir un établissement en démarche de développement durable (E3D). Il s'agit de mener une action cohérente qui touche les domaines suivants : l'alimentation, le recyclage, l'énergie, la biodiversité et l'environnement, la solidarité locale et internationale.

A Mézin, le collège se définit sous la forme d'une charte, comme un " éco-établissement ". Le label international d'éducation à l'environnement et au développement durable intitulé Éco-École propose sept étapes pour y parvenir et concerne cinq secteurs : l'alimentation, la biodiversité, les déchets, l'eau et l'énergie.

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Acheter responsable

Dans la pléthore de sites et d'initiatives qui se réclament ou promeuvent le développement durable, le site " Administration et personnes publiques responsables " est incontournable pour tout intendant ou administrateur d'un établissement.

S'inscrivant dans l'objectif d'exemplarité de l'État dans le développement durable, ce site du Ministère de la Transition écologique et solidaire propose plusieurs pistes pour mieux se déplacer, se nourrir, gérer les ressources, protéger les éco-systèmes... On pourra utilement s'y reporter.

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Pour une cantine équitable

En matière de restauration collective, notamment scolaire, l'année 2020 a été marqué par plusieurs nouvelles obligations découlant de la loi Egalim d'octobre 2018 :

  • les responsables de restauration collective sont désormais tenus d'informer les usagers (une fois par an, par voie d'affichage ou de communication électronique) sur la part des produits de qualité et durables entrant dans la composition des repas servis ainsi que sur les démarches effectuées pour développer l'achat de produits issus du commerce équitable,
  • les ustensiles à usage uniques sont interdits,
  • il est dorénavant interdit de rendre impropre à la consommation les excédents alimentaires encore consommables,
  • les mesures de l'ordonnance n° 2019-1069 du 21 octobre 2019 relatives à la lutte contre le gaspillage alimentaire doivent être mises en œuvre dans toutes les restaurations collectives.

Notre point de vue d'assureur

Le développement durable est l'affaire de tous. L'intendance est sans doute un des endroits où l'enjeu en la matière est des plus forts car c'est le lieu d’approvisionnement de l'établissement. Même si les écogestes quotidiens sont très importants pour que chacun se sente individuellement concerné, l'école dispose d’un pouvoir d'exemplarité et d'entraînement dont l'impact peut être fort. C'est dans la même optique que la MAIF a intégré cet objectif dans ses engagements d'assureur militant.