Quels sont les chiffres utiles pour gérer votre association ?

SCOP La Navette

16 min


MAJ février 2024

Cette fiche reprend les principaux chiffres utiles aux trésoriers d’associations employeurs : Smic, plafonds de la sécurité sociale, charges sociales, remboursements de frais des bénévoles, indemnité des volontaires... La plupart de ces chiffres sont mis à jour au premier janvier de chaque année, mais ils peuvent également évoluer en cours d’année.

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Smic

Le Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) est le salaire minimum horaire en dessous duquel aucun salarié ne peut être payé. Il est réévalué au 1er janvier de chaque année ou en cours d'année. Depuis le 1er janvier 2024, le montant du Smic brut horaire est de 11,65 €, soit 1 766,92 € mensuels sur la base de la durée légale du travail de 35 heures (Décret n° 2023-1216 du 20 décembre 2023 portant relèvement du salaire minimum de croissance).

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Plafond de la Sécurité Sociale

Le plafond de Sécurité sociale est définit par l’Urssaf comme « le montant maximum des rémunérations ou gains à prendre en compte pour le calcul de certaines cotisations ». Ces cotisations sont la retraite complémentaire, l’assurance vieillesse, chômage, les IJSS, les indemnités de rupture du contrat, la contribution au Fnal, les chèques-vacances...

Chaque année il est revalorisé par les pouvoirs publics selon l’évolution des salaires, en accord avec les règles prévues par le code de la Sécurité Sociale.

Le plafond est fonction de la périodicité de la paie (mensuelle, trimestrielle, par quinzaine...). C’est le plafond mensuel qui est généralement utilisé.

Le plafond de Sécurité sociale influence aussi le montant minimal de la gratification du stage.

Arrêté du 19 décembre 2023 portant fixation du plafond de la sécurité sociale pour 2024.

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Contributions de l'Assurance chômage

Pour l’assurance chômage, les cotisations à la charge de l’employeur s'élèvent à 4,05 %. Pour les entreprises de plus de 11 salariés, il existe par ailleurs une modulation dite « bonus-malus » qui consiste à moduler le taux de contribution patronale d’assurance chômage (malus 5,05 %, bonus 3 %) en fonction du taux de séparation.

Le taux de séparation correspond au nombre de fins de contrat de travail ou de missions d’intérim, suivies d’une inscription à Pôle emploi des anciens salariés, rapporté à l’effectif de l’entreprise ».

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Cotisations sociales

Chaque type de prestation sociale (assurance maladie, assurance vieillesse, assurance chômage...) auquel a droit tout salarié donne lieu à des cotisations calculées sur des assiettes et des taux spécifiques. Le bulletin de paie doit mentionner les différents montants et taux qui vont servir de base au calcul des cotisations sociales. Ces montants et taux sont également reportés sur les déclarations périodiques aux organismes sociaux (Urssaf, caisses de retraite complémentaire...).

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Taxes assises sur les salaires

A la différence des cotisations sociales, les taxes assises sur les salaires sont à verser à l'administration fiscale et ne sont à la charge que de l'employeur. Elles sont calculées sur la base du salaire brut.

Participation des employeurs à l'effort de construction

La participation des employeurs à l'effort de construction (PEEC), plus communément appelée le « 1 % logement », est un impôt versé par les employeurs sous forme d'investissements directs permettant, notamment, d’améliorer l’offre de logements sociaux et intermédiaires pour les salariés.

Toutes les entreprises de moins de 50 salariés, l’État et les collectivités locales sont exonérées de PEEC.

Pour les entreprises de 50 salariés et plus le taux de cotisation est de 0,45 %.

Code de la construction et de l'habitation : articles R313-1 à R313-9.

Contribution des employeurs à la formation professionnelle continue et taxe professionnelle

La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel crée la contribution unique à la formation professionnelle et à l'alternance qui rassemble la contribution à la formation professionnelle et la taxe d'apprentissage. Depuis 2021, la contribution est versée à l'Urssaf au titre de l'année en cours, à un rythme mensuel et de la même manière que les cotisations de sécurité sociale.

Contribution des employeurs à la formation professionnelle continue :

  • taux pour les entreprises de moins de 10 salariés : 0,55 %,
  • taux pour les entreprises de 11 salariés ou plus : 1 %.

La taxe d'apprentissage (TA) est due mensuellement par les entreprises et associations imposées à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les sociétés qui emploient au moins un salarié. Le taux de la taxe d'apprentissage est de 0,68 % de la masse salariale. L'employeur doit déclarer et payer chaque mois la part principale de la taxe au moment du dépôt de la DSN (déclaration sociale nominative) le 5 ou 15 du mois.

La taxe sur les salaires est due par les associations ayant des salariés et non assujetties aux impôts commerciaux. Sont exonérées les rémunérations versées dans le cadre de la mise en œuvre des six manifestations annuelles exonérées d'impôts commerciaux. La recette des impôts est l'interlocuteur unique pour le paiement de la taxe, sa gestion et celle du dossier professionnel. Les associations disposant de plusieurs établissements effectuent désormais un paiement unique et global pour l'ensemble de leurs établissements. Le calcul de la taxe se fait sur la base du salaire brut, salarié, par salarié. Les taux sur la taxe sur les salaires sont de :

  • 4,25 % pour la part de salaire brut annuel jusqu'à 8 573 €,
  • 8,50 % pour la part de salaire brut annuel supérieure à 8 573 € et inférieure ou égale à 17 114 €,
  • 13,60 % pour la part de salaire brut annuel supérieure à 17 114 €.

6
Indemnité des volontaires en service civique

Le montant de l'indemnité mensuelle versée directement au volontaire par l’Agence de Service et de Paiement (ASP) dépend de l'âge du volontaire.

Les volontaires âgés de 16 à 25 ans reçoivent la somme de 504,98 € nets. Cette indemnité peut être majorée de 114,95 € lorsque la personne volontaire rencontre des difficultés de nature sociale ou financière. A l’indemnité de base vient s'ajouter une prestation de subsistance d'un montant de 114,85 € en espèce ou en titre-repas, versée par l'organisme d'accueil.

Les volontaires de plus de 25 ans reçoivent de l'association agréée, en espèce ou en nature, entre 125,04 € et 837,24 € brut mensuel (volontariat associatif). Cette indemnité est assujettie aux contributions CSG et CRDS mais pas à l'impôt sur le revenu..

En savoir plus

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Dons et déductions fiscales

Toute association peut recevoir des dons (article 6 de la loi du 1er juillet 1901). Pour que les donateurs puissent déduire un pourcentage de leurs dons de leurs impôts, il faut :

  • que l'association ait une gestion désintéressée et ne soit pas susceptible d'être assujetties aux impôts commerciaux,
  • qu'elle ne s'adresse pas à un cercle restreint,
  • qu'elle relève d'une des activités prévue par la loi (articles 238 bis du Code général des impôts).
  • qu'elle concoure à l’égalité entre les hommes et les femmes. (article 16 de la loi de finances pour 2024)

Pour les particuliers donateurs

Le pourcentage de déduction est de 66 % dans la limite de 20 % du revenu imposable de leur foyer. Pour les versements effectués au profit d'organismes sans but lucratif qui procèdent à la fourniture gratuite de repas, de logement ou de soins à des personnes en difficulté, la déduction est de 75 % dans une certaine limite.

Les conditions sont encadrées par l'article 200 du Code général des impôts.

Pour les entreprises donatrices

Le pourcentage de déduction est de 60 % et les conditions sont encadrées par l'article 238 bis du Code général des impôts. Pour pouvoir faire bénéficier les donateurs de la déduction, l'association doit leur remettre un reçu de don Cerfa n° 11580*05. Les cotisations à l'association sont assimilées, sous certaines conditions, à des dons (voir l'instruction 5B-14-07 paragraphe 11 et suivants).

L'abandon de créance d'un bénévole

L'abandon de créance est assimilable à un don. Pour ouvrir droit à la réduction d'impôt, la nature et le montant des frais engagés doivent être justifiés et le bénévole doit en avoir expressément refusé le remboursement. L'association doit conserver dans sa comptabilité : les justificatifs des frais (billets de train, factures, notes de péage, détail du nombre de kilomètres parcourus avec le véhicule personnel...), et la déclaration de renonciation au remboursement de ses frais par le bénévole. Chaque pièce justificative doit mentionner précisément l'objet de la dépense ou du déplacement.

L'abandon du remboursement des frais engagés doit donner lieu à une déclaration expresse de la part du bénévole. Cette renonciation peut prendre la forme d'une mention explicite rédigée par le bénévole sur la note de frais telle que : Je soussigné (nom et prénom de l'intéressé) certifie renoncer au remboursement des frais ci-dessus et les laisser à l'association en tant que don.

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Remboursement des frais

Tous les bénévoles peuvent se faire rembourser les frais engagés pour l'activité de l'association. L’association peut rembourser les frais s’ils sont :

  • réels : la tâche aura dû être accomplie (pas de mission fictive),
  • justifiés par une facture ou des reçus divers remis par les commerçants ou les prestataires de service,
  • proportionnels à l’activité : toute demande de remboursement qui pourrait présenter un caractère somptuaire pourrait être considérée par l’administration fiscale ou sociale comme un revenu et à ce titre soumise à différents impôts (Rép. min. n° 8718, JOANQ du 10 avril 1989, p. 1705). Lorsque ces conditions sont réunies, les bénévoles ne sont pas imposables au titre des remboursements de frais qui leur sont versés par l’association au sein de laquelle ils exercent leur activité bénévole.

Chaque remboursement donnera lieu à une note détaillée précisant la date de l'opération, le montant de la dépense engagée, son mode de règlement, la raison de cette dépense. Le bénévole y joindra les justificatifs de la dépense.

Dépenses liées à l'utilisation d'un véhicule personnel d'un bénévole

Les frais engagés par les bénévoles dans leurs missions peuvent soit être remboursés par l'association, soit, si le bénévole renonce au remboursement, rentrer dans le cadre d'une procédure d'abandon de créance (voir ci-dessus).

Remboursement sur justificatif

Soit le bénévole peut justifier de ses dépenses (essence, péage...), liées à l'utilisation de son véhicule personnel pour l'activité associative ; dans ce cas, l'association rembourse au bénévole le montant exact dépensé sur présentation de factures ou justificatifs.

Remboursement des frais kilométriques à partir d'un forfait

Soit les frais sont évalués en fonction du barème kilométrique applicable aux déplacements professionnels des salariés (distance X barème en €) qui diffère selon le type de véhicule (Arrêté du 27 mars 2023).
NB : le barème spécifique aux bénévoles n'existe plus. Pour les véhicules électriques, le montant des frais de déplacement est majoré de 20 %.

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Avantages en nature

Les montants forfaitaires des avantages en nature nourriture et logement soumis à cotisations et contributions sociales, fournis par l’employeur à un salarié sont revalorisés au 1er janvier de chaque année.

  • Nourriture : lorsque l'employeur fournit le repas, quel que soit le montant de la rémunération du salarié, cet avantage est évalué forfaitairement pour 2024 à 5,35 € par jour et 10,70 € pour 2 repas maximum par jour.
  • Logement : lorsque l'employeur fournit le logement à son salarié, cet avantage est fixé sur la base d'une évaluation forfaitaire mensuelle intégrant les avantages accessoires (eau, gaz, électricité, chauffage, garage) selon un barème établi par l'URSSAF.

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Membres bénévoles d'associations d'intérêt général

L’exercice d’une activité bénévole n’ouvre droit à aucune protection sociale à ce titre. La protection sociale de droit commun (assurance maladie maternité, accidents du travail…) est réservée aux salariés, dans le cadre du régime général de la sécurité sociale. Cependant : les bénévoles participant au fonctionnement de certains organismes à objet social peuvent bénéficient de la législation sur les accidents du travail. Et une association peut affilier volontairement ses bénévoles.

L’assurance volontaire

Le Code de la sécurité sociale permet aux organismes d’intérêt général ceux visés par l’article 200 du Code général des impôts (œuvres ou organismes d’intérêt général ayant un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel, ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l’environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises) de souscrire, au profit de leurs bénévoles une assurance volontaire couvrant les risques " accidents du travail et maladies professionnelles " survenus lors de leurs activités (Code de la sécurité sociale, art. L. 743-2 et R. 743-4...).

Les cotisations sont versées trimestriellement par l'œuvre ou l'organisme au bénéfice duquel le bénévole intervient.

La base de calcul est une assiette forfaitaire, équivalente au salaire annuel minimum servant au calcul des rentes versées aux ayants droit des victimes des certains accidents. Ce salaire annuel minimum est fixé à 20 049,09 € depuis le 1er avril 2023.

  • 0,10 % pour la " participation à des réunions à l'exclusion de toute autre activité " (risque 91.3 EG), soit une cotisation trimestrielle de 5 €,
  • 0,40 % pour les " Travaux administratifs " (risque 91.3 EE), soit une cotisation trimestrielle de 20 €,
  • 0,70 % pour les " Travaux autres qu'administratifs " (risque 91.3 EF), soit une cotisation trimestrielle de 35 €.