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Prévenir les risques psychosociaux
SCOP La Navette
10 min
Mis à jour le 24 septembre 2025
La prévention des risques psychosociaux au travail s’inscrit dans la démarche générale de protection des travailleurs.
Sommaire
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La prévention des risques psychosociaux au travail
C'est une obligation légale pour tout employeur, qui doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ces salariés. Ces dispositions comprennent des actions de prévention, des actions d’information et de formation, et la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés (articles L4121-1 et suivants du Code du travail).
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Identifier les risques psychosociaux
Les risques psychosociaux (RPS) se rapportent à un individu et à sa situation de travail. On peut en distinguer quatre :
- Le stress (provoqué par une exigence trop élevée envers le salarié au regard des moyens et du temps qui lui sont alloués) ;
- Les violences internes (harcèlement moral ou sexuel, conflits interpersonnels) ;
- Les violences externes (à l’encontre des salariés par des personnes extérieures) ;
- Et le syndrome d’épuisement professionnel, aussi appelé "burn-out".
Ces risques peuvent être combinés et interagir les uns avec les autres. Leurs éventuelles conséquences sont nombreuses : maladies cardio-vasculaires, affections psychiques, ou dépression pouvant, dans les cas extrêmes, mener au suicide. Il est nécessaire de les évaluer et de planifier des mesures de prévention adaptées.
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Les détecter dans votre entreprise
La prévention, avant l’apparition de problèmes de santé améliore les conditions de travail des salariés et optimise la qualité de votre production. L’identification précoce des risques concernant votre entreprise est donc cruciale.
Plusieurs outils et méthodes sont à votre disposition :
- Une grille d’identification de risques psychosociaux au travail : l'outil RPS-DU de l'Institut national de recherches et de sécurité, INRS, 2020 ;
- Les questionnaires et enquêtes (utilisés pour évaluer le bien-être des employés, identifier les sources de stress et recueillir des informations sur leurs conditions de travail) ;
- Ou les entretiens individuels (afin d’obtenir un retour direct des employés sur leur ressenti, leurs préoccupations et leurs suggestions d’amélioration).
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Les répertorier dans le DUERP
Une fois identifés, les risques psychosociaux sont répertoriés dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) auxquels sont exposés les salariés. Sa mise à jour s’effectue une fois par an (art. R4121-2 du Code du travail) ou suite à une atteinte à la santé en lien avec le travail, en cas de plainte, d'accident ou d’alerte (art. L4121-3-1du Code du travail).
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Mettre en place une démarche de prévention
Les solutions aux problèmes mis en lumière se trouvent en général dans l’organisation et le management de l’entreprise. Le principal coût d'une démarche de prévention est le temps consacré à comprendre, écouter et dialoguer pour identifier les facteurs de risques et les problèmes dans l’organisation du travail.
La prévention respecte généralement quatre étapes :
- L’évaluation des risques ;
- L’élaboration d'un plan d’action ;
- La mise en place des actions ;
- Et leur suivi.
Pour y réfléchir, créer une équipe, composée de membres appartenant aux différents secteurs de l’entreprise, offre une vision hétérogène des situations de travail. S'il y en a un, le comité social et économique (CSE) y participe (art. L4121-3 du Code du travail).
En complément de cette obligation de prévention, vous pouvez mettre en oeuvre d’autres pratiques, comme une démarche de qualité de vie et des conditions de travail (QVCT).
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Une obligation de formation
L’employeur a l’obligation d’organiser une formation sur la sécurité et sur les risques liés au poste de travail. Elle dépend de la taille de l’établissement, de la nature de l'activité et des risques qui y sont identifiés, ainsi qu’aux types d’emploi occupés par les salariés.
Sont concernés les travailleurs : nouvellement embauchés ; qui changent de poste de travail ou de technique ; les salariés temporaires ; ou qui reprennent leur activité après un arrêt de travail d’une durée d’au moins vingt et un jours, sur demande du médecin du travail (art. L4141-1 à L4141-5 du code du travail). Cette formation peut être renouvelée périodiquement selon l’exigence du poste de travail ou de l’accord collectif.
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Agir de manière adaptée
Spécifiques à chaque entreprise et à chaque poste de travail, les actions de prévention peuvent porter sur des points organisationnels, relationnels ou être liés à la charge mentale des différents postes. Les posibilités sont nombreuses et doivent être adaptées au contexte de votre entreprise.
Quelques pistes d'actions :
- La mise en place de pauses ;
- L'utilisation d'outils et méthodes facilitant le travail : formulaire prérempli, logiciel adapté à la tâche, étiquetage efficace, organisation optimale du poste de travail, etc. ;
- Le roulement des salariés sur des postes différents si possible ;
- L’aménagement des horaires pour un meilleur temps de repos ;
- La réorganisation de l’espace de travail afin de faciliter les tâches à effectuer ;
- L'adaptation du rythme de travail pour limiter les facteurs de risque dans la durée ;
- La diminution des exigences de productivité ;
- La protection des salariés contre les nuisances environnementales (casque de protection auditive, lunettes de protection, etc.) ;
- La mise en place d'espaces et de méthodes de gestion des relations interpersonnelles afin de réduire les conflits ou violences).
Les services de la médecine du travail peuvent vous aider à définir et mettre en place ces actions.