Mutation des enseignants : le guide complet 2025

Les mutations permettent à tout enseignant du premier ou du second degré de changer d’établissement, au sein d’une même académie ou en changeant de zone géographique. Elles sont encadrées par des règles visant à concilier les besoins des établissements scolaires avec les souhaits des personnels.

Deux mouvements existent :

• Inter-académique (changement d’académie),
• Intra-académique (changement d’établissement pour le même rectorat).

Lorsque l’on veut changer d’académie, on participe d’abord au mouvement inter-académique pour changer de zone, puis au mouvement intra-académique lors duquel sera décidé l’établissement d’affectation.

Les demandes sont classées en fonction des points attribués à l’enseignant. Ces points sont obtenus automatiquement selon l’expérience de l’enseignant. Cependant, d’autres points peuvent être cumulés en fonction des situations particulières, comme détaillé ci-après.

Les vœux de mutations inter et intra-académiques sont recensés sur l’application SIAM i-Prof, qui permet :

• De formuler ses vœux,
• De suivre l’évolution de sa demande,
• D’obtenir des informations concernant son affectation.

Le mouvement inter-académique est un processus en plusieurs étapes  :

• La formulation des vœux sur SIAM i-prof,
• L’envoi des pièces justifiant des situations particulières,
• La confirmation de demande de participation au mouvement,
• Les résultats,
• La bascule vers le mouvement intra-académique.

Le calendrier exact varie, mais le lancement de la campagne inter-académique est à l’automne. Il est impératif de respecter les dates fixées pour que les vœux soient pris en compte.

Vous pouvez également modifier votre demande en cas d’enfant à naitre ou de mutation imprévue du conjoint.

Jusqu’à 31 vœux d’affectation différents peuvent être formulés sur SIAM en choisissant les académies françaises ou les départements dans lesquels on souhaite être affecté.

Au minimum, seront demandés un CV et une lettre de motivation.

À cela peuvent s’ajouter un dossier de travaux personnels et tous les documents qui attestent la situation personnelle (éloignement du conjoint, nombre d’enfants à charge, situation de handicap...).

Les dossiers des enseignants ayant une situation personnelle particulière¹ sont traités de façon prioritaire.

Lorsque la demande de vœux a été enregistrée, une confirmation vous est envoyée.

La procédure intra-académique se déroule après la clôture de la phase inter-académique, et ouvre généralement au printemps.

La participation au mouvement intra-académique est obligatoire pour :

• Les personnels titulaires ou stagiaires nouvellement nommés,
• Les personnels titulaires ou stagiaires nommés dans l’académie à la suite de la phase inter-académique ou à la suite d’un détachement,
• Les personnels concernés par une mesure de carte scolaire (le poste d’origine de l’enseignant concerné ayant été transformé ou supprimé),
• Les personnels titulaires qui demandent une réintégration sans condition après une période de disponibilité ou une affectation spécifique.

Certains postes sont considérés comme « spécifiques », comme ceux en éducation prioritaire ou nécessitant des compétences particulières (classes préparatoires, sections internationales, certains BTS…).

Ces postes, comme les Postes à Profils (PoP), et les postes spécifiques à exigences particulières (SPEA), font l’objet de procédures de mutation distinctes. Ils sont consultables sur la plateforme SIAM, mais les vœux sont à formuler via l’application COLIBRIS².

Les zones de remplacement sont des zones géographiques où la mobilité est facilitée, car les enseignants sont régulièrement appelés à remplacer.

Les mutations dans le premier degré suivent un processus légèrement différent de celui dans le second degré.

Une fois la confirmation reçue de SIAM i-prof, vous devez la transmettre à votre DASEN (Directeur Académique des Services de l'Éducation nationale), avec l’ensemble des pièces justificatives attenantes.

Ce mouvement repose sur une circulaire départementale précisant les modalités et un barème local prenant en compte divers critères (ancienneté, situation familiale, handicap...).

La première affectation des professeurs des écoles s’effectue au niveau académique.

Les lauréats du concours sont nommés, d’abord en tant que stagiaires, puis comme titulaires, dans l’un des départements de l’académie du concours. Une fois titularisé, une demande de mutation peut être formulée.

Les mutations dans le second degré sont plus complexes que dans le premier degré, en raison de la diversité des disciplines et des types d’établissements.

Deux étapes sont à distinguer : l’affectation en tant que stagiaire, généralement dans l’académie du concours, puis l’affectation en tant que titulaire, qui s’effectue dans le cadre d’un mouvement national.

Ces affectations dépendent fortement de la discipline et des besoins locaux.

Chaque discipline du second degré présente des spécificités en matière de mutation. Les disciplines dites « en tension » (comme les mathématiques, les langues étrangères ou les sciences) font l’objet de règles particulières.

Une fois la mutation validée, l'enseignant peut alors se voir affecté à un établissement précis.

Dans le cadre du mouvement national sur postes à profil (PoP), les enseignants peuvent candidater sur un ou plusieurs postes spécifiques proposés en parallèle du mouvement classique.

Le calcul du barème de mutation est un élément crucial pour les enseignants, car il détermine leur priorité lors de l’affectation.

Le barème prend en compte plusieurs éléments liés à la situation personnelle de l’enseignant. Ainsi, les enseignants en situation de handicap peuvent obtenir des points en plus.

Les enseignants ayant un conjoint dans une autre académie peuvent bénéficier de points supplémentaires pour faciliter les rapprochements familiaux.

Les points sont calculés en fonction :

• De la situation familiale (enfants à charge),
• De l’éloignement géographique et
• Du nombre d’années de séparations.

Dans les cas de séparation, les enseignants exerçant une autorité parentale conjointe (garde alternée, garde partagée, droits de visite) peuvent également demander un rapprochement familial³.

Plus un enseignant a d’années d’expérience dans le système éducatif, plus il accumule de points, proportionnellement à son échelon.

De l’autre côté, les vœux répétés font aussi l’objet d’une bonification à partir de la seconde année : si le premier vœu de mutation est le même d’une année sur l’autre, ce vœu fait l’objet de points supplémentaires non cumulables avec la situation personnelle.

Certaines situations permettent d’obtenir des priorités ou des bonifications supplémentaires dans le cadre de la mutation.

Les enseignants reconnus en situation de handicap (RQTH), ou ayant un enfant en situation de handicap, bénéficient d’une attention particulière lors de la procédure de mutation.

Les enseignants qui souhaitent se rapprocher de leur conjoint peuvent bénéficier d’une priorité lors de la mutation, majorée selon la distance, les années de séparations et les enfants à charge.

La formulation de vœux liés permet à deux enseignants conjoints d’être affectés dans le même département. Ces demandes sont indissociables et sont valorisés toutes les deux du même barème égal à la moyenne des deux barèmes individuels.

Les mutations vers les départements et régions d’outre-mer (DOM-TOM) comportent des particularités.

Les fonctionnaires ayant leurs attaches personnelles et professionnelles dans les départements et collectivités d’outre-mer peuvent bénéficier d’avantages spécifiques.

Une bonification de 1 000 points est accordée aux agents que la situation personnelle lie à l’un des départements d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion), si leur premier vœu concerne une de ces académies.

Les mutations vers les DOM sont propres à chaque territoire :

• En Guyane, les affectations peuvent concerner des zones très isolées, parfois difficilement accessibles.
• À Mayotte, les conditions de vie sont difficiles.
• En Guadeloupe, Martinique et La Réunion, les affectations varient selon les besoins territoriaux, avec des écarts importants entre les centres urbains et les zones rurales ou montagneuses.

Une attention particulière doit aussi être portée aux obligations vaccinales.

Certaines affectations dans les départements d’outre-mer ouvrent droit à des bonifications importantes dans le cadre des futurs mouvements de mutation.

À Mayotte, une bonification de 800 points est accordée aux enseignants ayant exercé au moins cinq années consécutives sur le territoire.

En Guyane, une bonification de 90 points peut être obtenue après cinq ans d’exercice dans le département, dont au moins deux années en poste isolé.

Par ailleurs, l’exercice dans une école ou un établissement en Contrat local d’accompagnement (CLA) peut permettre l’attribution d’une bonification de 27 points.

Le processus de mutation peut être complexe et anxiogène pour certains enseignants. Plusieurs services d’accompagnement sont mis en place.

Pour accompagner les enseignants tout au long de leur démarche de mutation, des cellules d’accueil académiques et départementales⁴ sont mises à disposition.

Ces structures proposent un soutien personnalisé. On peut également consulter des fiches questions-réponses.

Si la demande de mutation est refusée ou si l'affectation ne correspond pas aux attentes, les enseignants peuvent contester la décision auprès des rectorats ou des syndicats ou demander une révision de leur dossier.

En complément, il existe un mouvement dit « d’ineat-exeat » pour les enseignant·e·s n’ayant pas obtenu satisfaction lors du mouvement interdépartemental.

Pour aller plus loin :

• Mutation des personnels enseignants du premier degré
• Mutation des personnels du second degré
• Foire aux questions mouvement intra-académique
• Mouvement intra académique des enseignants du second degré, CPE et PsyEN