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Comment mettre en place les premiers secours dans votre entreprise ?

7 min


La survenance d'un accident du travail, d'une détresse médicale ou d'un état pathologique dans l'entreprise nécessite la mise en place de moyens efficaces destinés à prendre en charge le plus rapidement possible la victime.

1
Obligations de l'employeur

Le Code du travail (article L.4121-1) stipule que l'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Cette organisation des secours passe par la mise en place sur les lieux de travail d’un dispositif d’alerte, de formation des salariés, la présence de sauveteurs secouristes du travail, la mise à disposition d’un matériel de premiers secours ou des actions de prévention des risques professionnels (article L.4161-1).

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En cas d'accident ou d'incendie

En l’absence d’une présence permanente d’infirmier, l’employeur doit prendre l’avis du médecin du travail pour définir les mesures nécessaires (art. R.4224-16). La conduite à tenir doit être rédigée et consignée dans un document porté à la connaissance du personnel et facilement accessible. Ce document est également tenu à la disposition de l’inspecteur du travail (art. R.4224-16). Enfin, l’article R.4227-28 oblige l’employeur à prendre les mesures nécessaires pour que tout commencement d'incendie puisse être rapidement et efficacement combattu dans l'intérêt du sauvetage des salariés.

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Local de soin obligatoire à partir d'un certain effectif

Un espace de soin sur le lieu de travail n'est obligatoire que lorsque le nombre de salariés atteint 200 dans le secteur industriel et 500 personnes dans les autres types d'entreprises (art. R.4214-23). En l'absence de local dédié, le Code du travail indique que les lieux de travail doivent être équipés d'un matériel de premiers secours adapté à la nature des risques et facilement accessible (art. R.4224-14). Son emplacement doit être signalé aux salariés (art. R.4224-23).

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Contenu de la trousse de premiers secours

Si aucun texte ne stipule avec précision le contenu d'une trousse de secours, l’employeur a l’obligation légale de la mettre en place et peut se faire aider par le médecin du travail pour la constituer. Les besoins ne sont pas les mêmes en fonction du type d'activité de l'entreprise. Généralement, on y trouve un antiseptique cutané (en dosettes à usage unique), des compresses stériles, des pansements prédécoupés, du sparadrap hypoallergénique, des bandes extensibles, des ciseaux à bouts ronds, une pince à échardes, des gants à usage unique (pour tout soin en contact avec le sang ou un produit biologique). Pour les locaux à risques spécifiques, il peut y avoir des doigtiers de protection, des rince yeux (en doses à usage unique), un kit "membre sectionné" pour section de doigt ou de main, une pommade pour brûlures superficielles ou peu étendues, de l’ouate hémostatique pour légers saignements ou petites plaies, une pommade pour contusions, un masque de bouche à bouche, une couverture de survie et un coussin hémostatique d'urgence. Le contenu doit être vérifié périodiquement afin de remplacer les produits périmés ou utilisés.

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Contenu de la formation premiers secours au travail

Le législateur n’impose pas spécifiquement la nature de la formation à recevoir mais la branche accident du travail – maladie professionnelle (AT-MP) recommande la formation au sauvetage –secourisme du travail (SST), qui donne lieu à la délivrance d’un certificat de SST, valable 24 mois. C’est l’équivalent du Prévention et secours civique de niveau 1 (PSC1) du Ministère de l’Intérieur. Elle est assurée par des formateurs certifiés selon un programme défini dans des référentiels techniques et pédagogiques mis en ligne sur le site internet de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). La formation dure 14 heures, réparties généralement sur 2 jours. Aucun pré-requis n’est exigé. À l’issue de la durée de validité, le sauveteur secouriste du travail doit suivre une formation de recyclage, d’une durée de 7 heures. Ce recyclage est important pour maintenir et actualiser les compétences. Les objectifs pédagogiques de la formation sont d’intervenir face à une situation d’accident de travail, porter secours efficacement à la victime, alerter les secours (savoir communiquer les bonnes informations), maîtriser les positions de sécurité et les techniques professionnelles pour limiter la dégradation d'une situation, réaliser un massage cardiaque en s'appuyant sur les gestes professionnels, etc. Elle permet aussi d’anticiper l’accident en repérant les situations dangereuses. Elle est éligible au compte personnel de formation (CPF).

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Autres dispositifs de formation aux premiers secours

Il existe une multitude de dispositifs de formation aux secours d’urgence dont l’adaptation, pour dispenser les premiers soins, est à apprécier par l’employeur. L’attestation de formation aux gestes et soins d’urgence (AFGSU) est exclusivement réservée aux personnels travaillant dans des établissements de santé ou des structures médico-sociales. Elle permet notamment d’apporter aux personnels la connaissance spécifique des gestes, soins d’urgence et de la gestion des risques sanitaires, biologiques et chimiques.

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La plus-value d’un sapeur-pompier volontaire au sein de l’entreprise

Les formations en qualité de sapeur-pompier volontaire peuvent être grandement utiles voire vitales à l’entreprise. Détenteur de formations aux premiers secours, il est en mesure de mettre en œuvre des techniques et des pratiques sur son lieu de travail, dans l’attente des secours. Il est également formé aux risques, à la lutte contre l’incendie et aux moyens de le prévenir. Accoutumé à la manipulation des extincteurs, il peut aussi prodiguer des conseils en matière de prévention et intervenir sur tout départ de feu. Il est également qualifié pour organiser l’évacuation d’un bâtiment.